Le constructeur allemand BMW a annoncé vendredi le rappel de centaines de milliers de voitures dans le monde, qui touche également sa marque de luxe Rolls-Royce, une mauvaise nouvelle pour l'image du numéro un mondial du haut de gamme.
Le problème porte sur le système de freinage, qui peut devenir "plus difficile à actionner" après une utilisation prolongée du véhicule, selon un porte-parole.
Au total, 345.000 BMW, des berlines Série 5, 6 et 7, sont concernées, et 5.800 Rolls-Royce. A titre de comparaison, le groupe a écoulé l'an passé 1,07 million de BMW et 1.002 Rolls-Royce dans le monde.
Les Etats-Unis, avec 198.000 voitures rappelées, sont le marché le plus touché. D'autres pays, notamment la Chine et en Europe, sont aussi concernés, mais BMW n'en a pas donné immédiatement le détail.
Au Royaume-Uni, "environ 10.000 véhicules" sont concernés, a indiqué un porte-parole sur place.
Concrètement, les clients de BMW sont priés de se rendre par précaution au garage pour un échange standard de pièce. "Tous les véhicules ne présentent pas forcément de problème", a précisé un porte-parole.
Surtout, a-t-il insisté, ce rappel est mené de façon volontaire par le numéro un mondial de la voiture haut de gamme, alors qu'aucun accident n'a été déploré.
"On a choisi de rappeler les voitures, c'est une pratique normale de cette industrie. On a un risque potentiel, mais ce n'est que potentiel", a expliqué Ian Robertson, le directeur des ventes de BMW, lors d'un entretien à l'AFP, à l'occasion du Mondial de l'automobile à Paris.
"C'est certes un grand nombre de voitures, mais par rapport au nombre de voitures que l'on vend dans le monde, ce n'est qu'un petit pourcentage!", a voulu tempérer M. Robertson. "On est un constructeur responsable", a-t-il ajouté.
Rien à voir donc, selon lui, avec le précédent Toyota.
Le japonais a subi une crise majeure en début d'année à cause de problèmes techniques en série sur ses voitures, notamment des accélérateurs pouvant rester bloqués en position enfoncée, qui l'ont conduit à rappeler quelque 10 millions de voitures dans le monde, dont la majorité outre-Atlantique.
Un argumentaire partiellement soutenu par Ferdinand Dudenhöffer, expert allemand de l'automobile interrogé par l'AFP.
"L'image d'un constructeur n'est pas détruite par un ou deux rappels... Il y a des rappels chez tous les constructeurs. Même si, pour Rolls-Royce, le chiffre de 5.800 est très élevé. C'est surprenant", a-t-il déclaré.
Les rappels sont devenus de plus en plus fréquents chez les constructeurs automobiles, touchant jusqu'aux marques de luxe les plus prestigieuses.
Récemment, l'italien Ferrari a annoncé qu'il allait rappeler tous les exemplaires de son nouveau modèle, la 458 Italia, produits en Italie avant juillet 2010 après que quatre d'entre eux ont pris feu.
L'allemand Porsche a lui rappelé la totalité de ses nouveaux bolides Panamera, en raison d'un risque sur les ceintures de sécurité. Et il y a quelques jours, l'américain General Motors avait été contraint de rappeler environ 20.000 berlines de luxe de sa marque Cadillac pour remplacer... la boîte à gants.
L'annonce de vendredi a tiré vers le bas le titre BMW à la Bourse de Francfort. Depuis l'ouverture du marché, l'action du constructeur bavarois est la lanterne rouge du Dax. A 11H35 GMT, le titre perdait 2,16% à 46,72 euros dans un indice DAX en hausse de 0,19%.