Le nouveau plan d'aide européen à la Grèce entraînera une hausse de l'endettement de la France d'environ 15 milliards d'euros d'ici 2014, une "conséquence indirecte" de l'accord, a déclaré vendredi François Fillon.
"Ces décisions n'ont pas de coût direct pour nos finances publiques", a assuré le Premier ministre, à l'issue d'une réunion à Matignon avec les principaux responsables du Parlement sur les suite du sommet de la zone euro tenu jeudi à Bruxelles.
"Elles ont un coût indirect puisque nous allons participer à travers des garanties apportées sur les prêts qui seront consentis par le Fonds de stabilité européen à la Grèce", a-t-il ajouté.
"Ceci aura donc une conséquence indirecte, c'est une augmentation d'ici 2014 de notre niveau d'endettement, compte tenu de l'intégration des garanties, à hauteur d'environ 15 milliards d'euros", a-t-il enchaîné.
"On peut estimer à 15 milliards d'ici 2014 l'engagement français", a encore dit un peu plus tard le Premier ministre.
Matignon a insisté sur le fait que ces 15 milliards s'ajoutaient aux 1.600 milliards de l'endettement global du pays, mais pas à son déficit.
Pour intégrer ces évolutions, le Premier ministre a annoncé la présentation d'une "loi de finance rectificative" pour "la rentrée parlementaire".
"Cette loi de finance rectificative est en effet nécessaire pour mettre en oeuvre les nouvelles modalités d'intervention du Fonds européen de stabilité financière", a-t-il dit.
Il a estimé que l'accord conclu jeudi soir marquait "une étape absolument décisive dans l'histoire de la zone euro" et souligné le "rôle essentiel" du couple franco-allemand, "clé de la stabilité de la zone euro". Il a aussi vanté le "rôle central" de la France.
L'objectif de la France de ramener son déficit public en dessous de 3% du produit intérieur brut (PIB) en 2013 "doit être atteint", a également indiqué le Premier ministre. "Les engagements que nous avons pris doivent être respectés."
Cet objectif est "impératif", a-t-il insisté.
"C'est désormais un souci que nous partageons avec l'ensemble des pays de la zone euro. Cela ne suppose pas d'effort supplémentaire (...) ça suppose de respecter à la lettre les engagements qui ont été pris dans le cadre de la loi de finance pluri-annuelle, de continuer à réduire les niches fiscales, de continuer à réduire la dépense publique, de continuer à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux, de continuer à demander aux collectivités locales de participer à l'effort collectif", a-t-il expliqué.
"Ce que je souhaite c'est que l'on puisse ajouter à l'ensemble de ces décisions et de ces dispositifs la révision de la Constitution (pour y inscrire la "règle d'or", ndlr) de façon à nous engager vraiment sur la voie de la convergence des économies européennes (...) qui suppose que l'ensemble des Etats de la zone euro se dotent des mêmes instruments, aient les mêmes engagements et acceptent les mêmes contraintes", a encore dit François Fillon.
"L'adoption de la règle d'or (...) est plus que jamais d'actualité", a-t-il insisté en référence à ce texte de loi sur les règles du retour à l'équilibre budgétaire qui a reçu l'aval du Parlement le 13 juillet. Députés et sénateurs doivent désormais être réunis en Congrès pour qu'il soit définitivement adopté, une réunion souhaitée par François Fillon mais pas encore décidée par Nicolas Sarkozy.