La Bourse de Paris a signé sa septième journée consécutive de hausse jeudi, au terme d'une séance hésitante marquée par de solides statistiques outre-Atlantique et de moins bonnes en zone euro.
Le CAC 40 a clôturé sur un gain de 0,44% à 3.580,21 points dans un volume d'échanges de 3,377 milliards d'euros.
Sur les autres places européennes, Francfort a gagné 0,92% et Londres a fini à l'équilibre (-0,08%). L'indice Eurostoxx a pris 0,69%.
"Il n'y a eu que de petits mouvements techniques. Le marché a d'abord été victime de prises de bénéfices pendant la première moitié de la séance puis certains investisseurs se sont repositionnés à l'achat sur d'autres titres à l'approche de la clôture", a commenté Alexandre Baradez, analyste chez Saxo Banque.
"Les indicateurs américains, meilleurs qu'attendu, ont permis aux intervenants de garder un certain optimisme", a-t-il relevé.
L'activité manufacturière de la région de New York s'est accélérée en mars pour le quatrième mois d'affilée, celle de Philadelphie est également ressortie en hausse et les nouvelles inscriptions au chômage sont retombées en début de mois à leur niveau le plus bas en quatre ans.
Pour Paul Ashworth chez Capital Economics, "ces chiffres prouvent que la reprise économique des Etats-Unis gagne en force".
A l'inverse, les statistiques en zone euro ont illustré les sévères difficultés de certains pays européens.
En Italie, la dette publique a atteint un nouveau record en janvier à 1.935,8 milliards d'euros tandis que le taux de chômage en Grèce s'est aggravé au quatrième trimestre 2011, à 20,7% contre 14,2% un an plus tôt.
La situation du pays continue toutefois à se débloquer. Le Fonds monétaire international (FMI) a donné son feu vert à un nouveau plan d'assistance d'une durée de quatre ans au profit d'Athènes, qui pourra atteindre 28 milliards d'euros.
Madrid a pour sa part réussi à emprunter plus de 3 milliards d'euros, profitant de taux d'intérêt en baisse sur deux des trois émissions.
Les investisseurs semblent pour l'instant insensibles aux dérapages budgétaires de l'Espagne, qui, après avoir dépassé de plus de deux points son objectif de déficit en 2011 (8,5% du PIB, contre 6% visés), a décroché de Bruxelles pour 2012 un objectif plus souple, 5,3% contre 4,4% prévu auparavant.
Les cours très élevés du baril de pétrole, qui menacent de gripper davantage la croissance poussive de l'Union monétaire, ont aussi été un sujet de préoccupation.
"La stabilisation du baril de Brent autour des 125 dollars menace la faible reprise que l'on observe dans l'économie mondiale", ont ainsi souligné les stratégistes du Crédit Mutuel CIC.
Sur le front des valeurs, STMicroelectronics (+5,58% à 6,37 euros) a terminé en tête du CAC 40. Sa coentreprise ST-Ericsson pourrait devenir prochainement la cible d'une OPA, selon une source de marché.
A l'inverse, Pernod Ricard a été la lanterne rouge de la cote (-2,10% à 80,38 euros) alors que le Groupe Bruxelles Lambert (GBL) du milliardaire belge Albert Frère a annoncé la mise en vente de 2,3% du capital de la société de vins et spiritueux.
LVMH s'est adjugé 1,05% à 135 euros. Le fonds Qatar Holdings a acquis 1,03% du groupe, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Carrefour (-0,24% à 18,88 euros) a vu sa note dégradée d'un cran par l'agence de notation Standard and Poor's (SP).
Veolia Environnement s'est octroyé 1,08% à 12,14 euros. Le PDG du groupe de services aux collectivités, Antoine Frérot, a assis son pouvoir, en faisant sortir du conseil deux administrateurs proches du patron d'EDF, Henri Proglio.
Hors CAC 40, Zodiac Aerospace a pris 4,79% à 79,13 euros après que l'équipementier aéronautique s'est montré confiant sur ses perspectives de croissance en 2012.
Rubis, spécialisé dans le stockage de produits chimiques et la distribution de carburants, a gagné 2,22% à 44 euros, porté par l'envolée de ses bénéfices en 2011.
Boiron a aussi été recherché (+4,83% à 24,52 euros), les investisseurs étant rassurés par les perspectives solides dévoilées par le laboratoire homéopathique.
A l'inverse, GFI Informatique a cédé 3,77% à 3,06 euros, pénalisé par un bénéfice en forte baisse.