Le Pentagone a dévoilé mercredi la version définitive de l'appel d'offres pour le contrat de 35 milliards de dollars des avions ravitailleurs américains, affirmant qu'il donnait les mêmes chances aux deux constructeurs en compétition, Boeing et EADS, de remporter la mise.
Le Pentagone a indiqué qu'il attendait des réponses à sa nouvelle proposition dans les "prochains mois" et qu'une décision serait prise "avant la fin de l'été".
Le nouveau texte a été soumis à des parlementaires américains par de hauts responsables de la Défense.
Quelque 230 changements mineurs ont été apportés à la version précédente et le fond du texte n'a pas été bouleversé, selon des documents consultés par l'AFP. Les modifications, prises en consultation avec les deux avionneurs, apportent des précisions d'ordre technique et offrent plus de souplesse sur certains points.
L'attribution de ce contrat colossal portant sur 179 avions a été retardée par plusieurs scandales et erreurs de procédure et s'éternise depuis 2001. L'américain Boeing et l'européen EADS, associé à l'américain Northrop Grumman, sont au coeur d'une bataille pour ce contrat pour le renouvellement de la flotte de l'US Air Force.
Le nouvel appel d'offres a été élaboré dans l'intérêt de l'armée et du contribuable américain et "n'avantage personne", assure le secrétaire à la Défense adjoint William Lynn, cité dans les documents, qui indiquent que l'objectif visé est le "meilleur rapport qualité prix".
EADS/Northrop a récemment accusé le Pentagone de favoriser Boeing et menacé de se retirer de la course. Northrop avait estimé que le Pentagone mettait seulement en concurrence les prix des avions au détriment de leurs caractéristiques techniques.
Northrop a annoncé mercredi avoir reçu la version finale de l'appel d'offres et qu'il ne ferait aucun commentaire avant de l'avoir analysée.
"Northrop Grumman analysera l'appel d'offres et surseoira aux commentaires publics avant d'avoir mené à bien son examen du document", a indiqué dans un communiqué le vice-président du groupe chargé des communications, Randy Belote.
Le Pentagone a également réaffirmé que la procédure devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant le différend sur les subventions qui oppose à l'OMC Airbus à Boeing ne serait pas prise en compte dans l'attribution de l'appel d'offres.
De même, le fait que Northrop fournisse à l'armée de l'Air américaine un logiciel informatique amené à être utilisé dans le cadre du contrat ne constitue pas un conflit d'intérêt, selon le Pentagone.