Les inscriptions au chômage, après une pause surprise en juin, ont repris à la hausse en juillet et ce malgré une éclaircie économique au 2e trimestre, laissant craindre qu'aucune amélioration majeure n'est à attendre sur le plan de l'emploi avant plusieurs trimestres.
La hausse de juillet porte à 3,66 millions en métropole (+19,3% sur un an) et 3,8 millions avec l'Outre-mer (+18,9% sur un an) le nombre de demandeurs d'emploi à la recherche de tout type de contrat, n'ayant pas ou peu travaillé et "tenus de faire des actes positifs de recherche d'emploi" (catégories A, B, C).
Quant aux inscrits à Pôle emploi n'ayant pas du tout travaillé (catégorie A), ils ont atteint 2,53 millions en métropole (+25,6% sur un an).
Saluant une "hausse limitée" du nombre de demandeurs d'emploi de la seule catégorie A, la ministre de l'Emploi Christine Lagarde a jugé que "la dégradation du marché du travail est moins importante qu'au début de l'année grâce aux mesures prises par les pouvoirs publics depuis plusieurs mois".
Elle a qualifié de "signal encourageant" la deuxième baisse mensuelle consécutive du nombre de jeunes demandeurs d'emploi, à l'inverse des autres tranches d'âge.
La progression des inscrits en catégorie A, qui avait atteint jusqu'à +100.400 en janvier, a ralenti ces derniers mois et avait même baissé de manière inattendue en juin.
En juillet, environ un tiers des nouvelles inscriptions en métropole ont encore résulté de fins de missions d'intérim et de CDD.
Les licenciements économiques représentent moins de 5% des inscriptions mais ont bondi de 62,1% en un an. Les chiffres ne prennent pas en compte les licenciés économiques bénéficiant d'un CTP (Contrat de transition professionnelle) ou en CRP (Convention de reclassement personnalisée), classés comme stagiaires de la formation professionnelle.
Au total, sur les sept premiers mois de 2009, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi a augmenté de 332.100 en catégorie A, et de 432.300 en catégories A, B, C.
Le Parti socialiste a estimé que les 10.700 chômeurs supplémentaires inscrits en juillet montrent "qu'il n'y a en France aucune reprise" de l'activité économique.
Et Mme Lagarde a prévenu que "malgré le ralentissement des pertes d'emplois depuis plusieurs mois, la tendance à la dégradation du marché du travail n'est pas terminée" et "devrait encore se poursuivre pendant quelques trimestres".
"Les plans sociaux ne se concrétisent pas encore", les salariés "vont recevoir une lettre de licenciement à la fin de l'été ou à l'automne et c'est à ce moment-là qu'ils s'inscriront au chômage", a observé mercredi François Chérèque (CFDT).
Pour FO, Jean-Claude Mailly, qui prévoit 800.000 chômeurs de plus cette année, a estimé mardi que "l'indemnisation des chômeurs en fin de droits doit être prolongée pour que des centaines de milliers de personnes ne basculent pas dans les minima sociaux".
La France devrait enregistrer 639.000 chômeurs de plus cette année (catégories A+B+C et dispensés de recherche d'emploi) si le PIB recule de 3%, a indiqué fin mai l'assurance chômage.
"Ce sera peut-être pire", a estimé fin juillet le ministre du Travail Xavier Darcos.
Quant au taux de chômage, il devrait dépasser 10% en fin d'année.
Pour anticiper l'afflux attendu d'inscrits au chômage à la rentrée, plus de 200 responsables (préfets, agences d'intérim, organismes de formation, etc.) sont reçus vendredi à Bercy pour faire le point sur la crise et la fusion ANPE-Assedic.