Le FMI conditionne une issue de la crise grecque au succès de l'accord que tentent de trouver Athènes et ses créanciers privés pour l'effacement d'une partie de la dette publique du pays, a affirmé dimanche le journal grec Ethnos, citant un rapport d'un cadre du Fonds, Poul Thomsen.
Selon Ethnos, M. Thomsen relève qu'il "y a une incertitude en ce qui concerne l'issue" de cette opération, censée gommer quelque 100 milliards de dette grecque, au prix, pour les créanciers privés, d'une décote estimée à 50%, prévue par le plan de désendettement de la Grèce élaboré par la zone euro fin octobre.
"Mais il faut souligner que les décisions du 26 octobre constituent une réponse aux défis qui se posent à la Grèce, et elles doivent à tout prix être mises en oeuvre", poursuit le texte, selon le journal.
"Les autorités grecques et européennes doivent livrer tout l'effort possible pour atteindre cet objectif", insiste selon Ethnos M. Thomsen, qui représente le FMI au sein de la troïka, la délégation tripartie (avec la Commission européenne et la BCE) chargée de maintenir la Grèce sur la voie de la rigueur en échange de son sauvetage financier.
Ce rapport, selon Ethnos, sera discuté lundi par le conseil d'administration du Fonds monétaire international qui doit débloquer une nouvelle tranche d'aide à Athènes, dans le cadre du prêt accordé avec la zone euro au pays en mai 2010.
M. Thomsen plaide aussi pour le maintien "de la direction privée" des banques grecques, en dépit des pertes que leur vaudra l'échange d'obligations souveraines du pays, et de leur recapitalisation prévue, ajoute Ethnos.
Se refusant à tout détail sur les discussions officiellement menées depuis lundi avec l'Organisation bancaire internationale (IIF), le Premier ministre grec, Lucas Papademos, avait toutefois souligné vendredi qu'il s'agissait d'une "négociation complexe", avec d'emblée une approche différente des deux parties concernant la base légale des accords à conclure pour effacer la dette.
Du succès de l'opération, dont la conclusion est souhaitée d'ici janvier par Athènes mais sans que l'IIF n'exclue que plus de temps soit requis, dépend dans tous les cas la tenue du budget 2012 que le parlement grec doit voter dans la nuit de mardi à mercredi.
Son adoption s'annonce comme une formalité, au vu du soutien de 254 députés sur 300 dont dispose le gouvernement de coalition socialistes-droite formé le 11 novembre par l'ex-banquier centrale M. Papademos, après l'éviction du Premier ministre socialiste élu Georges Papandréou.
Ce projet de budget prévoit de rattraper le temps perdu en matière d'assainissement avec un déficit public à 5,4% du PIB et une dette à 145,5% du PIB, à la condition que la charge de la dette soit allégée grâce à l'accord avec les créanciers privés.
Le projet n'introduit aucune mesure additionnelle par rapport à celles imposées par la troïka en juin, à l'origine de la grogne sociale et politique qui a coûté son poste à M. Papandréou.