PSA, Société générale, BNP Paribas: de grosses entreprises ont renoué cette semaine avec des annonces de suppressions de postes, alors que les inquiétudes sont fortes dans d'autres groupes français où l'emploi devrait une nouvelle fois pâtir du ralentissement économique.
Après la série noire de plans sociaux de 2008/2009, l'année 2010 avait vu leur nombre se réduire drastiquement tandis que les perspectives de reprise revenaient.
Les entreprises, qui avaient supprimé des postes ou suspendu les embauches, pouvaient même renouer avec une spirale plus positive pour l'emploi.
C'était d'ailleurs le cas chez PSA Peugeot Citroën qui, après avoir vu 5.700 salariés souscrire à un plan de départs volontaires (2009), annonçait vouloir procéder à un millier d'embauches au cours de 2010.
Conséquence : au premier trimestre 2011, le chômage amorçait en France une décrue qui permettait au ministre du Travail d'afficher un certain optimisme.
"On a amorcé une sortie de crise", déclarait Xavier Bertrand dont le "premier objectif était de passer au plus vite, et en tout cas avant la fin de l’année 2011, à un taux de chômage inférieur à 9% en métropole".
Las! La crise de la dette grecque, propagée à la zone euro, a eu raison de cette dynamique retrouvée.
Le chômage est reparti à la hausse, atteignant en septembre un record depuis 12 ans (2,7 millions sans aucune activité).
Avec une croissance prévue à 1% pour 2012 - contre 1,7% en 2011 - il n'y a pas d'espoir d'amélioration de l'emploi dans l'Hexagone.
Dans ce contexte, des grandes entreprises annoncent ou préparent des réductions d'effectifs.
Le constructeur automobile PSA Peugeot Citroën a été le premier gros industriel à annoncer fin octobre 6.000 postes supprimés en Europe en 2012, avant de révéler mardi que 4.300 d'entre eux étaient en France.
Sur ces 4.300, 1.900 sont dans l'effectif permanent et 2.500 chez des prestataires extérieurs (recherche). Quelque 800 intérimaires seront aussi remerciés d'ici la fin de l'année en France.
Nicolas Sarkozy a insisté jeudi sur l'absence de "plan social" chez PSA, dans le sens où il n'y aurait pas de licenciements secs.
Sauf en cas de fermeture de site, la plupart des groupes ne recourent plus à des licenciements. Soit ils ne remplacent pas les départs en retraite, soit ils optent pour des reclassements en interne ou des départs volontaires, assortis de mesures d'accompagnement (formation, aides à la création d'entreprise, reclassement externe) pour éviter de grossir les rangs de Pôle Emploi.
C'est le cas dans le secteur bancaire français, qui réduit la voilure dans les activités sur les marchés financiers, préservant à ce jour les réseaux de détail.
En France, BNP Paribas va supprimer 370 postes en France (sur 1.400 dans le monde), la Société générale et le Crédit agricole "quelques centaines".
Jeudi, Xavier Bertrand a indiqué qu'il rencontrerait prochainement les dirigeants de toutes ces sociétés. "On doit chercher des solutions et ne pas laisser les salariés seuls", a-t-il avancé tout en actant le fait que "quand l'économie ralentit brusquement comme c'est le cas, ça a des conséquences".
Dans d'autres grandes entreprises, les syndicats nourrissent de fortes inquiétudes pour 2012. C'est le cas chez Philips, qui annoncé au niveau mondial 4.500 postes supprimés.
Chez Areva, après des annonces de fermeture de site en Belgique et en Allemagne, les syndicats français craignent d'être prochainement touchés.
Enfin, chez Air France, les mauvais résultats financiers font aussi craindre un nouveau plan de départs volontaires, après celui de 2009/2010 qui avait vu près de 1.700 personnels au sol quitter l'entreprise.