L'euro gagnait du terrain lundi face à un dollar affaibli par la décision en fin de semaine de l'agence Standard and Poor's d'abaisser la note de la dette souveraine des Etats-Unis, alors que l'once d'or grimpait à de nouveaux records, portée par l'inquiétude générale.
Vers 09H00 GMT (11H00 à Paris), la devise européenne valait 1,4341 dollar contre 1,4281 dollar vendredi à 21H00 GMT, après être tombée à 1,4055 dollar jeudi, un plus bas depuis trois semaines et demie.
L'euro reculait en revanche face au yen, à 111,55 yens contre 112,16 yens vendredi.
Le dollar perdait aussi du terrain face à la monnaie nippone, à 77,78 yens contre 78,54 yens vendredi soir.
"L'annonce pendant le week-end de l'abaissement de la note de la dette américaine de AAA à AA+ par Standard and Poor's n'aurait pas vraiment dû surprendre les marchés, étant donné que l'agence avait déjà tiré le signal d'alarme le 14 juillet", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Cette annonce a "éclipsé les chiffres meilleurs qu'attendu de l'emploi américain" pour juillet, publiés vendredi, "qui, bien qu'encourageants, n'ont pas permis d'apaiser les craintes d'un ralentissement de l'économie américaine", expliquait l'analyste.
Si la faiblesse généralisée du billet vert soutenait un peu la monnaie unique européenne, celle-ci restait fragilisée par les inquiétudes persistantes sur une contagion de la crise de la dette à l'Italie et l'Espagne, en proie à de sévères difficultés budgétaires et cibles des investisseurs sur le marché obligataire.
Après avoir évolué ces derniers jours à des niveaux inédits depuis la création de la zone euro, les taux de rendements des obligations à 10 ans de ces deux pays se détendaient tout de même nettement lundi, au lendemain de l'annonce par la Banque centrale européenne (BCE) qu'elle allait tenter de calmer les marchés en rachetant davantage de dette publique de pays de la zone euro en difficulté sur le marché secondaire.
Les principales devises bénéficiaires de cette crise de confiance des deux côtés de l'Atlantique restaient lundi les monnaies refuges par excellence que sont le yen japonais et le franc suisse, ce dernier grimpant en cours d'échanges asiatiques à un nouveau sommet historique face au dollar (0,7485 franc pour un dollar).
Mais ces mouvements de change excessifs inquiètent les responsables des pays membres du G7 et les banquiers centraux qui ont décidé lundi de coopérer pour tenter de les contrer.
Les dirigeants des sept pays les plus riches se sont engagés, dans un communiqué publié à Paris, à "prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la stabilité financière et la croissance" face au "regain de tension sur les marchés financiers".
Par ailleurs, l'afflux des investisseurs vers la sécurité contre les mouvements incontrôlable des Bourses et du marché des changes poussait l'once d'or à de nouveaux records après avoir franchi en cours d'échanges asiatiques le seuil de 1.700 dollars pour la première fois, culminant à 1.715,75 dollars vers 05H35 GMT.
Vers 09H00 GMT, la devise helvétique se renforçait face à l'euro à 1,0906 franc suisse, comme face au dollar à 0,7604 franc suisse.
La livre britannique était en baisse face à l'euro, à 87,37 pence, mais progressait face au billet vert à 1,6414 dollar.
L'once d'or valait 1.705,50 dollars contre 1.658,75 dollars vendredi soir.