Le parc immobilier de luxe parisien "bascule dans les mains des étrangers", a affirmé mardi Charles-Marie Jottras, président du conseil en immobilier Daniel Féau.
"Actuellement 85% des acquéreurs de biens parisiens supérieurs à 10 millions d'euros et 50% de ceux compris entre quatre et 10 millions sont étrangers", à déclaré Charles-Marie Jottras lors d'une conférence de presse.
L'engouement des étrangers pour la capitale explique que leur pourcentage soit passé de six à huit pour cent du total et contribue, en partie, à la flambée des prix, souligne le président de Féau.
Pour Charles-Marie Jottras, "les super-riches fuient les actifs financiers et rééquilibrent leur portefeuille au profit de l'immobilier".
La grande nouveauté est l'arrivés sur ce marché de Chinois continentaux ce qui s'explique, selon lui, par la "multiplication colossale des millionnaires dans ce pays".
Cet engouement pour la France - un magnat russe vient d'acheter un château à 35 kilomètres de Paris pour près de 20 millions d'euros - a permis à Daniel Féau de faire bondir son volume d'affaire, en progression de 52% à 528 millions d'euros pour les cinq premiers mois de 2011, portant le total sur les 12 derniers mois à 1,140 milliard d'euros.
Avec une forte progression au premier trimestre de 20,8% sur un an, selon les notaires, les prix moyens des appartements anciens à Paris intra-muros ont enregistré la plus forte hausse des capitales mondiales, souligne Charles-Marie Jottras.
Mais, pour le président de Féau, "il n'y a pas de bulle spéculative dans le super-luxe à Paris car le stock de biens à vendre est peu important, notamment parce qu'il n'y a pas de construction neuve dans ce segment de marché ou de transformation de bureaux en appartements".
Par contre, pour les grands appartements familiaux ou le "bel haussmannien", jusqu'à quatre millions d'euros, Charles-Marie Jottras prévoit une "stabilisation de prix" en raison d'un afflux de biens sur le marché, nombre de propriétaires français se disant que c'est le moment de vendre en raison de la récente flambée des prix.
Les étrangers vont pouvoir continuer à faire leurs emplettes. Ainsi le Palais Montmorency, sur l'avenue Foch, près de la place de l'Etoile, est à vendre 100 millions d'euros et le Château de Sannes (Vaucluse) est mis à prix pour 25 millions.
"Aucun Français n'a les moyens de les acquérir", déplore Charles-Marie Jottras.