Le fabricant français de pneumatiques Michelin a décuplé son bénéfice net en 2010, à 1,05 milliard d'euros, et prépare désormais l'avenir en proposant l'un de ses dirigeants, Jean-Dominique Senard, à la succession de son actuel patron, Michel Rollier.
"Michel Rollier, gérant commandité du groupe Michelin, annonce son intention de préparer d'ores et déjà sa succession", a indiqué vendredi le groupe dans un communiqué. "La nomination de Jean-Dominique Senard comme gérant commandité sera proposée à l'assemblée générale extraordinaire du 13 mai", a-t-il précisé.
Ce dernier, âgé de 57 ans, est actuellement l'un des deux gérants non commandités de Michelin. S'il succède effectivement à Michel Rollier, ce sera la première fois que la direction de Michelin ne sera pas assurée par un membre de la famille fondatrice.
Michel Rollier, âgé de 66 ans, est seul en charge du groupe depuis 2006, à la suite du décès d'Edouard Michelin, dont il était cousin issu de germain et avec lequel il collaborait jusque-là en tant que co-gérant.
Son mandat court jusqu'en 2017, conformément aux statuts de Michelin qui prévoient que son principal dirigeant ne peut rester aux commandes au-delà de ses 72 ans révolus.
Le groupe ne précise pas quand Michel Rollier compte quitter ses fonctions, mais indique qu'il restera à son poste pour un minimum de 18 mois. "Alors que le groupe engage une nouvelle phase de conquête, j'ai souhaité préparer ma succession", indique simplement Michel Rollier dans le communiqué.
Côté résultats, Michelin a indiqué que la forte hausse de son bénéfice net était tirée par l'augmentation des volumes de vente et une amélioration de la productivité, dans un contexte de renchérissement des prix du caoutchouc.
Les ventes nettes se sont établies à 17,89 milliards d'euros, en hausse de 21% à taux de change constant, alors que les volumes ont progressé de 13,4%.
En 2009, le résultat net était de 106 millions d'euros et le chiffre d'affaires de 14,8 milliards d'euros.
"L'année 2010 a été marquée par une forte croissance, une flexibilité industrielle accrue, un niveau historique de rentabilité", a déclaré Michel Rollier dans un communiqué.
"Michelin s'est engagé dans une nouvelle étape d'accélération de sa croissance, soutenue par un programme d'investissement sans précédent, et vise une hausse des volumes en 2011 d'au moins 6,5%", a-t-il ajouté.