Le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s'est félicité vendredi à Limoges des mesures de taxation prises par l'UE à l'égard de la Chine concernant le secteur de la porcelaine et a demandé que de nouvelles mesures soient prises pour d'autres secteurs, estimant qu'il est temps de mettre fin à la "naïveté" de l'Europe face à ses concurrents.
"Je me félicite que la Commission européenne, c'est le cas en matière de porcelaine, ait pris la décision de ces taxations douanières sur les importations d'un certain nombre de produits en provenance notamment de la Chine", a-t-il déclaré, mentionnant les panneaux photovoltaïques ou les briquets comme autres produits sur lesquels le gouvernement français a demandé des mesures de protection.
"Nous ne pouvons pas rester une sorte de vaste marché ouvert naïvement aux grands vents de la mondialisation déloyale alors que tous nos concurrents utilisent le protectionnisme, la manipulation de la monnaie, cassent les prix, ne respectent pas leurs travailleurs, ne respectent pas les lois internationales en matière environnementale et sociale, viennent nous faire concurrence et détruisent nos capacités de production", a déclaré le ministre à l'issue d'une visite de l'usine de costumes français Smuggler, à Limoges.
"La seule qui ne pratique pas le protectionnisme c'est l'Union européenne. Expliquez-nous pourquoi nous sommes les naïfs du village global ? Nous ne sommes pas dans une économie de +Bisounours+", s'est exclamé M. Montebourg.
"Nous ne sommes pas naïfs" mais "dans la bataille économique mondiale, sur le champ de bataille industriel, nous ne pouvons pas nous permettre d'y aller sans être armés", a-t-il encore ajouté, estimant que "la mondialisation déloyale sans contrepartie qui s'est ouverte notamment avec l'arrivée de la Chine a produit beaucoup de défaillances, de faillites et de délocalisations d'activité".
L'Union européenne imposera à partir de vendredi et pour une période de six mois des mesures anti-dumping sur de nombreux articles importés de vaisselle chinoise en céramique, sous forme de droits de douane additionnels.
La Commission européenne a agi à la suite d'une plainte de producteurs européens de vaisselle en porcelaine et en faïence déposée le 3 janvier 2012, qui comportait des éléments de preuve de pratiques de dumping portant préjudice au secteur en Europe.