Les ministres des Finances de la zone euro se réuniront vendredi après-midi à Bruxelles pour tenter d'avancer sur le plan d'aide pour Chypre, a indiqué mercredi le président de l'Eurogroupe, le Néerlandais Jeroen Dijsselbloem.
"Vendredi à 17H00, réunion extraordinaire de l'Eurogroupe sur Chypre", a-t-il indiqué sur son compte Twitter.
Cette réunion surviendra après un sommet des dirigeants européens jeudi après-midi puis des chefs d'Etat et de gouvernement de la seule zone euro dans la soirée.
Les réunions se sont accélérées cette semaine sur le plan d'aide pour Chypre, qui a demandé en juin dernier une aide financière à l'UE et au FMI pour l'aider notamment à renflouer ses deux principales banques, plombées par leur exposition à la Grèce.
Les discussions, embourbées sous le gouvernement sortant de gauche, ont été relancées depuis l'élection à la présidentielle du conservateur Nicos Anastasiades, attendu pour la première fois jeudi à Bruxelles.
"Les discussions sont très intenses et l'ambition est de boucler rapidement ce dossier", a indiqué une source gouvernementale européenne à l'AFP.
"Les discussions sont nombreuses avec le FMI sur la question de la soutenabilité de la dette chypriote", a-t-elle poursuivi.
Nicosie estime avoir besoin de quelque 17,5 milliards d'euros, l'équivalent de son PIB, ce qui va mécaniquement gonfler sa dette à des niveaux insoutenables, au-delà de 140% selon les estimations. Une situation qui préoccupe l'institution de Washington.
"Pour le FMI, l'aide doit être inférieure à 17 milliards pour avoir une dette soutenable", a affirmé cette source, mais l'option de faire subir des pertes aux déposants privés "n'est plus sur la table", selon elle.
Le ministre chypriote des Finances, Michalis Sarris, a publiquement et à plusieurs reprises exclu cette option qui circulait dans la presse. "Ce serait désastreux pour Chypre et pour la zone euro, et je pense que ce message commence à être entendu par ceux qui ont pu imaginer que c'était une possibilité", a-il affirmé la semaine passée.
Une délégation de la troïka -- Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international -- à laquelle Chypre a demandé une aide financière, s'est récemment rendue sur l'île pour discuter avec les autorités des mesures à prendre en contrepartie du plan de sauvetage.
Lors de son dernier Eurogroupe début mars, les ministres des Finances s'étaient montrés décidés à mettre sur pied d'ici fin mars un plan d'aide pour Chypre, après que le pays a montré des signes de bonne volonté en acceptant de se soumettre à un audit sur le blanchiment mené par un cabinet indépendant.
Cet examen est mené conjointement par l'organisme Moneyval, qui dépend du Conseil de l'Europe, la banque centrale chypriote et des cabinets privés.
La zone euro et l'Allemagne en particulier attendaient que Nicosie s'engage sans détours à lutter contre le blanchiment d'argent. Mi-février, les dirigeants européens avaient affirmé que l'engagement du pays sur ce dossier était une "condition sine qua non" au versement d'une aide financière.