Le directeur financier de Citigroup, John Gerspach, a affirmé lundi que la banque américaine s'était préparée à l'éventualité d'un éclatement de la zone euro en réduisant son exposition à cette région du monde, où elle a fermé ses activités de banque de détail.
"Nous pensons que nous sommes préparés à cette éventualité. Il faut de toutes façons être prêts. C'est un risque (...) pour lequel nous pensons être prêts, l'éclatement de la zone euro ou la sortie d'un ou plusieurs de ses membres", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse par téléphone.
"C'est une éventualité dont on parle depuis maintenant deux ans, et nous avons géré notre risque prudemment, tout en sachant que nous voulons continuer à pouvoir servir nos clients dans la région", a fait valoir M. Gerspach.
"D'une manière générale, cette exposition a reculé légèrement, pour la plupart dans les activités liées au courtage", a-t-il précisé.
"Notre exposition au crédit est ressortie inchangée (au deuxième trimestre) comparé au trimestre précédent à 6 milliards de dollars, et nous avons réorienté notre exposition des institutions financières vers les entreprises", a-t-il poursuivi.
L'exposition du groupe financier à la Grèce est estimée à 1,3 milliard de dollars, celle à la dette de l'Italie à 1,9 milliard de dollars et à l'Espagne à 3,1 milliards de dollars. L'exposition à l'Irlande est nettement plus faible (500 millions de dollars) tout comme celle au Portugal (300 millions).
"Nous avons fermé toutes nos activités de banque de détail en Europe", a par ailleurs noté M. Gerspach, et le bénéfice net du groupe a plongé de 91% à 8 millions de dollars dans ces activités sur les six premiers mois de l'année comparé à la même période un an plus tôt.
Le groupe a notamment réduit le nombre de ses agences de banque de détail de 20% sur les six premiers mois de l'année comparé à la même période un an plus tôt. Les dépôts y ont reculé de 4%, les ventes d'investissement de 20%.
Au niveau mondial, Citigroup a par ailleurs annoncé lundi un bénéfice net en baisse de 12% sur un an au deuxième trimestre, à 2,9 milliards de dollars, meilleur que prévu grâce à la résistance de sa division de banque de détail, mais assorti d'une baisse du chiffre d'affaires.
Le chiffre d'affaires a reculé de 10% sur un an à 18,6 milliards de dollars, un chiffre un peu inférieur aux attentes des analystes (18,8 milliards de dollars).
"Nos activités centrales ont eu une bonne performance dans un environnement difficile et ont généré des résultats solides", a commenté Vikram Pandit, directeur général de Citi, cité dans le communiqué.
"Malgré le ralentissement économique dans beaucoup de marchés émergents", en particulier la Chine, "notre activité de banque de détail a vu ses bénéfices se maintenir dans le monde entier", avec un recul du bénéfice limité à 1%, a-t-il également noté.
Les revenus de banque de détail ont augmenté de 8% aux Etats-Unis, bénéficiant d'une "hausse des refinancements de prêts hypothécaires aux Etats-Unis", a noté le directeur financier John Gerspach, ajoutant que les prêts et dépôts avaient enregistré "une croissance robuste".
En Europe, les bénéfices ont reculé de 48%. La banque a fermé l'essentiel de ses activités de banque de détail dans la région. En Amérique latine, les bénéfices ont reculé de 17% et en Asie de 8%.
Dans la division de courtage et banque d'investissement, les bénéfices ont progressé de 20% dans le monde entier, dont 41% en Amérique du Nord, 7% en Europe et 19% en Asie.