La Commission européenne se prononcera début février sur le projet de fusion entre les opérateurs boursiers NYSE Euronext et Deutsche Börse, jugé inacceptable en l'état dans un document interne, a indiqué mardi à l'AFP une source proche du dossier.
Interrogée par l'AFP, la Commission s'est refusée à tout commentaire.
Le projet soumis aux services du commissaire à la Concurrence Joaquin Almunia suscite toujours des "réserves" ou des "objections" et "il n'est pas certain que la Commission puisse l'accepter" lors de sa réunion prévue "le 1er ou le 9 février", a précisé cette source.
Cette fusion "est difficile à accepter pour la Commission en l'état", or celle-ci "a une marge de manoeuvre très réduite", avait indiqué à l'AFP le 6 décembre cette même source sous couvert d'anonymat.
Les deux opérateurs boursiers ont indiqué ne pas avoir reçu d'informations sur la position de Commission. "La Commission a indiqué qu'elle prendrait sa décision finale le 9 février et nous ne pouvons faire de commentaires sur des spéculations", ont-ils précisé dans des communiqués très similaires.
La fusion de la Bourse allemande et de NYSE Euronext, qui gère les places de New York, Paris, Bruxelles, Amsterdam ou Lisbonne, risque de déboucher sur un double monopole: sur le marché des dérivés en Europe et sur celui des activités de compensation, c'est-à-dire la gestion intégrée des titres échangés sur les places boursières.
La Commission européenne avait ouvert en août une enquête approfondie, s'inquiétant de la puissance du futur groupe qui dominerait environ 90% du marché des produits dérivés en Europe.
NYSE Euronext et Deutsche Börse s'étaient alors résolus à se séparer d'activités dans les produits dérivés, espérant convaincre les autorités européennes.
Une source proche du dossier a indiqué à l'AFP que les remèdes proposés par les parties dans le cadre de cette enquête approfondie ont été examinés par la Commission, qui les a testés sur les marchés, et la réponse est négative.
Les deux opérateurs ont insisté dans leurs déclarations mardi sur l'importance des concessions consenties qui "répondent aux préoccupations émises par la Commission".
La décision finale des autorités européennes de la concurrence était initialement attendue le 23 janvier 2012.
Le projet de créer un géant des services financiers, dont le holding doit être détenu à 60% par les actionnaires de Deutsche Börse et à 40% par ceux de NYSE Euronext, et avoir son siège à Francfort et à New York, devait dans sa mouture initiale rapporter des synergies de revenus annuelles de 150 millions d'euros et des synergies de coûts de 400 millions d'euros dès 2012.