Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a estimé lundi que "le coût du travail" n'était "pas le seul ni le principal problème qui explique la perte de compétitivité française et les difficultés de PSA", dans un entretien au Monde.
La question du coût du travail a été relancée lors de la conférence sociale et par le plan de 8.000 suppressions de postes annoncé jeudi chez PSA Peugeot Citroën.
"Cette question n'est pas tabou. Mais, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire à M. (Philippe) Varin (président du directoire de PSA, ndlr), le coût du travail n'est pas le seul ni le principal problème qui explique la perte de compétitivité française et les difficultés de PSA", a déclaré M. Moscovici.
Selon lui, le coût du travail en France "n'est pas supérieur de manière significative à celui que l'on trouve outre-Rhin".
Si on se réfère aux dernières données d'Eurostat, le coût horaire du travail en 2011 en France était 12% supérieur à celui de son voisin allemand à 34,20 euros.
"Ce n'est pas ça qui explique que l'Allemagne continue de produire plus de 5,5 millions de véhicules, soit 200.000 de moins seulement qu'il y a dix ans, alors que la France n'en produit que 1,9 million, soit 1,5 million de moins", a-t-il expliqué.
"Il faut aussi regarder la stratégie des entreprises sur les marchés émergents, le positionnement en gamme de leurs produits, ce qu'on appelle la compétitivité hors prix", a-t-il poursuivi.
La moyenne européenne du coût du travail se situe à 23,10 euros, masquant de forts écarts (de 3,50 euros en Bulgarie à 39,30 euros en Belgique, au premier rang des pays de l'Union).
Ce différentiel s'explique notamment par la modération salariale pratiquée outre-Rhin et l'absence de salaire minimum généralisé (alors que le Smic français est un des plus élevés de la zone OCDE) mais aussi par une réduction en 2007 du taux de cotisation patronale équivalent à 1 point de TVA, alors qu'en France la protection sociale continue de peser essentiellement sur les revenus d'activité.
On désigne en général par coût du travail un indice qui agrège les coûts salariaux et non salariaux -- cotisations sociales patronales, impôts --, en retranchant les subventions publiques.