Le Fonds monétaire international a affirmé jeudi qu'il se voulait "pragmatique" face aux propositions du président français Nicolas Sarkozy au G20 sur un "code de conduite" pour encadrer les éventuelles limites imposées au contrôle des capitaux.
Interrogée pour savoir si le FMI soutenait la volonté de M. Sarkozy de rédiger un "code de conduite" encadrant les contrôles de capitaux, la directrice des relations extérieures du Fonds Caroline Atkinson a répondu que l'institution réfléchissait parallèlement à la question.
"Le FMI, comme vous le savez peut-être, a une approche pragmatique à la question des contrôles de capitaux (...) Nous entrevoyons véritablement une approche au cas par cas pour savoir quelles mesures les pays devraient prendre", a-t-elle déclaré lors d'un point de presse à Washington.
"Nous avons eu récemment un document rédigé à l'intention du conseil d'administration sur les flux de capitaux, qui parlait aussi d'un code de la route et d'autres choses", a-t-elle rappelé.
Le conseil d'administration, composé de 24 pays et groupes de pays, avait discuté de ces propositions de la direction du Fonds lors d'une réunion en décembre.
Il n'avait pas pris de décision mais avait appelé le Fonds à "élaborer un point de vue cohérent sur les flux de capitaux et les politiques qui influent sur eux", et à "établir des lignes directrices" pour les Etats membres "conçues de façon à laisser une place suffisante aux circonstances spécifiques à chaque pays".
Jeudi, la porte-parole du FMI a souligné que ce travail concernait le G20. "Nous sommes bien sûr en collaboration avec le G20 pour savoir comment cette question doit être abordée", a dit Mme Atkinson.
"Nous voyons un certain nombre de pays confrontés à des contrôles de capitaux potentiellement déstabilisants aujourd'hui. Et il y a un large ensemble de mesures qui peuvent être prises. Les contrôles de capitaux font partie de ces outils, à côté de politiques macro-économiques, de l'accumulation de réserves, ou de contrôles macroprudentiels", a-t-elle affirmé.
Dans un discours à Singapour mardi, le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn avait rappelé qu'il voyait cet outil comme adapté aux pays qui reçoivent des "flux déstabilisants et de court terme" de capitaux.
"Dans ce cas, c'est notre avis, même si c'est assez nouveau pour le FMI, des contrôles de capitaux provisoires peuvent être mis en place, qui sont d'une utilité temporaire. Ce qui signifie que ça ne peut pas être un substitut à la bonne réponse, qui passe par des politiques macro-économiques et macroprudentielles", avait-il indiqué.