La France ne parviendra pas à passer en dessous des 3% de déficit public en 2015, avec un déficit de 4,1% cette année, 3,8% l'an prochain et 3,7% en 2015, malgré une légère embellie pour la croissance, selon les prévisions économiques de la Commission européenne publiées mardi.
Au rang des bonnes nouvelles, la Commission prévoit désormais une croissance de 0,2% pour la France cette année, contre une récession lors de ses prévisions de printemps (-0,1%). Pour 2014 et 2015, elle anticipe une croissance de respectivement 0,9% et 1,7%, exactement conforme aux prévisions de Paris.
En revanche, le déficit public devrait être nettement supérieur aux objectifs fixés à la France par la Commission, qui lui a donné jusqu'à 2015 pour revenir dans les clous budgétaires avec un déficit inférieur à 3% du PIB.
Le déficit atteindra 4,1% cette année alors qu'il aurait dû se limiter à 3,9%, mais le commissaire européen chargé des Affaires économiques, Olli Rehn, a promis de se concentrer dans son analyse sur "l'ajustement structurel" et non le chiffre nominal, pour juger des efforts budgétaires de Paris.
Les économistes de la Commission notent que leurs prévisions "sont cohérentes avec une amélioration cumulée du déficit structurel de 1,75% sur 2013 et 2014".
La Commission dira le 15 novembre si elle est satisfaite du projet de budget de la France pour 2014, dans le cadre d'un nouvel exercice qui l'autorise désormais à demander aux Etats de revoir leur budget en cas de dérapage anticipé du déficit public et de la dette.
Malgré l'ajustement structurel réalisé, la projection pour 2015, avec un déficit à 3,7%, s'éloigne de l'objectif de la Commission fixé à 2,8%. Le ministre français des Finances, Pierre Moscovici, a rappelé en octobre que la France s'était engagée à réduire le déficit à "3,6% l'an prochain puis en-dessous de 3% en 2015".