La présidente du Medef, Laurence Parisot, a jugé mardi "illusoire" de compter sur une désindexation des retraites du régime général pour pérenniser leur financement, plaidant pour une "combinaison optimale" entre durée de cotisation et âge légal, qu'elle souhaite voir allongés.
"Il est illusoire de croire qu'on peut résoudre le sujet avec des mécanismes du type désindexation" (ne plus revaloriser à hauteur de l'inflation) qui sont "une rupture dans le pacte entre générations", a déclaré Mme Parisot devant la presse.
Pour les retraites complémentaires, le Medef propose justement de sous indexer, pendant cinq ans, les pensions.
Les négociations syndicat-patronat sur les moyens de renflouer les régimes complémentaires, qui ont repris mardi, pourraient préfigurer d'éventuelles décisions pour le régime général. Selon le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac, une désindexation des retraites complémentaires "serait un élément d'appréciation très important. On ne pourra pas ne pas en tenir compte", déclare-t-il mardi, dans Les Echos.
Selon Mme Parisot, "nous ne pourrons pas nous contenter de mesures conservatoires, ni sur le régime des retraites complémentaires ni sur le régime général". "En réalité c'est la combinaison optimale - durée de cotisation et âge légal -, qu'il convient de trouver", a-t-elle ajouté.
En décembre, Mme Parisot avait prôné un relèvement rapide de l'âge légal à 63 ans et un allongement à 43 annuités de la durée de cotisation.
"Nous sommes frappés de voir que le gouvernement n'aborde pas le sujet", notamment quand il annonce une baisse de 60 milliards des dépenses publiques, a-t-elle relevé.
Le gouvernement, qui a promis de revoir cette année la réforme Sarkozy sur les retraites de novembre 2010, attend un deuxième rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR) avant de lancer le chantier et des négociations.