L'assureur britannique Aviva entend se défaire d'activités non performantes mobilisant près d'un tiers de ses fonds propres et réduire ses dépenses, dans le cadre d'un plan stratégique dévoilé jeudi dont les effets devraient être pleinement ressentis en 2014.
Le tout nouveau président John McFarlane a expliqué dans un message aux actionnaires que ce plan avait trois objectifs: concentrer l'assureur sur un nombre réduit d'activités qui peuvent dégager des "rendements attractifs", renforcer sa solidité financière et améliorer sa performance financière.
L'assureur, qui vient de faire face à une révolte de ses actionnaires, avait annoncé mi-mai qu'il allait effectuer une revue stratégique de l'ensemble de ses activités afin d'améliorer sa rentabilité.
"Nous nous attendons à ce que le gros des changements au sein d'Aviva soit mis en place au cours des douze prochains mois, mais nous pensons que certains le seront jusqu'à fin 2013", a indiqué le groupe, qui devrait enregistrer les pleins effets en 2014 en année pleine.
Dès jeudi après-midi, Aviva a annoncé vouloir réduire sa participation dans son ancienne filiale néerlandaise Delta Lloyd, dont le groupe souhaite vendre jusqu'à 14% du capital pour n'en conserver qu'environ 27%.
Un poste ad hoc a aussi été créé: directeur de la transformation du groupe, confié à David McMillan, qui est directement rattaché à M. McFarlane.
Sa priorité sera de se séparer de seize activités --sur 58 identifiées au total-- qui n'affichent pas les performances souhaitées par la direction.
Elles immobilisent 6 milliards de livres de capitaux propres, génèrent 300 millions de livres de bénéfice opérationnel après impôts et un rendement des capitaux propres de 5%, a souligné M. McFarlane, qui assure temporairement également les fonctions de directeur général.
Le successeur de l'ex-DG Andrew Moss, qui a démissionné le 8 mai à cause d'une polémique sur la rémunération des dirigeants du groupe, devrait être nommé "au début de l'année prochaine, ou un peu plus tard".
Parmi les activités dont Aviva souhaite se défaire figurent la Corée du sud, une partie des activités britanniques ou encore de "petits partenariats en Italie".
Quelque 27 activités (assurance dommages en Irlande, Unicredit en Italie) ayant des performances proches des desiderata du groupe auront besoin "d'améliorations importantes". Elles immobilisent 7 milliards de capitaux pour 750 millions de bénéfice opérationnel après impôts et un rendement de 11%.
Enfin, le groupe dispose de 15 activités (assurance vie en Pologne, Turquie, Royaume-Uni, Singapour et assurance dommages au Royaume-Uni, au Canada) ayant des "performances ou des taux de croissance exceptionnellement élevés". Elles immobilisent 3 milliards de livres de capitaux, génèrent 650 millions de bénéfice opérationnel après impôts et dégagent un rendement de 22%.
Aviva entend également améliorer ses performances financières et réduire ses dépenses de 400 millions de livres par rapport à fin 2011. Il veut également renforcer son ratio interne de solidité financière à 160-175%, contre 145% en mai.
Ces éléments "sont plus positifs sur le long terme qu'anticipé même si, comme prévu, il n'y a pas eu d'annonce +big bang+ sur les cessions", ont relevé les analystes de Deutsche Bank. "Nous continuons de penser que la cession des activités (d'assurance vie) aux Etats-Unis est un ingrédient crucial de réduction du risque".
Selon M. McFarlane, le groupe a subi "beaucoup trop de changements stratégiques qui n'ont pas abouti aux résultats escomptés". Malgré des charges de restructurations de 1,3 milliard de livres au cours des cinq dernières années, Aviva est toujours considéré comme "bureaucratique et inefficace", a-t-il relevé.
L'assureur a profité de cette publication pour indiquer qu'il avait réduit son exposition à la dette souveraine italienne, pour passer sous les deux milliards d'euros à fin juin.
Le titre Aviva a terminé la séance en hausse de 1,17% à 284,6 pence à la Bourse de Londres.