par Crispian Balmer
ROME (Reuters) - L'Italie ne s'attend pas à un arrêt des exportations de gaz russe vers l'Europe, a déclaré jeudi le président du Conseil Mario Draghi, en disant croire que la Russie était revenue sur son exigence de voir ses livraisons payées en roubles.
"Non, elles ne sont pas menacées", a déclaré le chef du gouvernement italien lors d'une conférence de presse, en réponse à une question sur les ventes de gaz par la Russie, qui représentent une part importante des importations italiennes.
Mario Draghi s'est entretenu par téléphone mercredi avec Vladimir Poutine qui lui a dit, d'après son récit, que les contrats actuels d'approvisionnement en gaz restaient en vigueur et que les entreprises européennes allaient continuer de payer en euros ou dollars plutôt qu'en roubles.
"Je crois que les pays occidentaux n'ont rien fait d'autre que de dire que ce serait inacceptable, sinon impossible, de payer en roubles", a ajouté l'ancien président de la Banque centrale européenne.
"Je pense qu'il y a eu un processus de réflexion au sein de la Russie qui a conduit à une meilleure définition de ce que cela signifie que de payer en roubles", a-t-il ajouté.
"Ce que j'ai compris, mais j'ai peut-être tort, est que la conversion du paiement (...) est une affaire interne à la Fédération russe."
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a cependant répété jeudi que les pays désignés par Moscou comme "inamicaux" devraient acheter des roubles en échange de la devise stipulée dans leurs contrats pour leurs achats de gaz russe.
Dmitri Peskov a ajouté que la banque Gazprombank pourrait être impliquée dans ce mécanisme dont il a promis que les détails seraient dévoilés plus tard dans la journée.
Vladimir Poutine a également déclaré à son interlocuteur italien que les conditions d'un cessez-le-feu en Ukraine n'étaient pas réunies, ni celles d'un sommet entre lui et le président ukrainien Volodimir Zelensky.
Il a ajouté que l'Italie prévoyait d'atteindre en 2028 l'objectif fixé par l'Otan d'un budget de défense représentant 2% du produit intérieur brut.
(Avec la contribution d'Angelo Amante et Gavin Jones; version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Matthieu Protard)