Les géants nippons de l'automobile ont battu leurs records de ventes annuelles en 2012, un rétablissement remarquable après une année 2011 gâchée par un terrible séisme au Japon.
Toyota a vendu 9,75 millions de véhicules (+22,6% par rapport à 2011), retrouvant la première place mondiale devant l'américain General Motors (GM) et l'allemand Volkswagen. Nissan, dont le français Renault est le premier actionnaire, a écoulé 4,94 millions de véhicules (+5,8%) tandis que Honda, également connu pour ses deux-roues, a vendu 3,82 millions d'automobiles (+23,3%).
L'année 2011 avait été particulièrement difficile pour cette industrie stratégique de la troisième puissance économique mondiale. La production locale avait été bloquée au printemps à cause d'un violent tremblement de terre qui avait saccagé des usines dans le nord-est, et d'un tsunami puis d'un accident nucléaire qui avaient démoralisé les consommateurs nippons.
A peine rétablis, les constructeurs avaient connu des problèmes d'approvisionnement en pièces détachées à l'automne à la suite d'inondations catastrophiques en Thaïlande.
De telles nuisances exceptionnelles ne se sont pas produites en 2012, ce qui a favorisé un rebond.
Dopées au Japon par des subventions publiques versées aux acheteurs de véhicules peu gourmands en énergie, les ventes des constructeurs nippons ont bénéficié à l'étranger du rebond du marché américain, tout en surfant sur le boom des pays émergents du sud-est asiatique et sud-américain.
Ils ont en revanche quelque peu peiné sur le premier marché mondial, la Chine, où leurs ventes ont chuté à partir de septembre, lorsque d'importantes manifestations antijaponaises ont suivi la nationalisation par Tokyo d'îles revendiquées par Pékin.
Des véhicules de marque japonaise ont été abîmés lors de ces protestations en Chine, ce qui a par la suite incité des consommateurs à bouder les voitures nippones de peur qu'elles ne soient prises pour cible. Des clients chinois ont en outre décidé de boycotter les produits japonais.
En Europe endettée et en plein marasme économique, les groupes nippons ont aussi vu leur volume de vente s'effriter.
Mais ces circonstances défavorables dans l'Empire du milieu et sur le Vieux continent n'ont finalement que peu affecté la bonne performance d'ensemble des firmes de l'archipel.
Le premier groupe d'automobiles nippon, Toyota, a connu un retour en grâce spectaculaire, à la faveur d'un bond de ses ventes en Amérique du Nord, où l'image de la marque a retrouvé une grande part de son lustre deux ans après un rappel massif de véhicules à cause de problèmes techniques.
Le groupe, qui commercialise les véhicules de marque Toyota et de luxe Lexus, ainsi que les modèles de ses filiales de mini-véhicules Daihatsu et de poids-lourds Hino, a aussi connu une très bonne fortune sur les marchés d'Asie du Sud-Est.
Deuxième représentant japonais en volume, Nissan a vu ses ventes nettement progresser aux Etats-Unis, où le groupe a établi un nouveau record. Il a aussi écoulé nettement plus de véhicules sur les marchés en croissance thaïlandais, brésilien et indien.
La progression de ses ventes mondiales a été moins forte que celle de ses principaux concurrents nippons car Nissan avait un peu moins souffert du séisme de 2011, en raison d'une production davantage délocalisée et d'une moindre dépendance au marché japonais.
Les ventes du troisième ténor du trio de tête nippon, Honda, ont pour leur part bondi de près de 50% au Japon et fortement progressé aux Etats-Unis ainsi qu'en Asie (hors Chine et Japon).