Lindsay Owen-Jones, emblématique dirigeant du géant mondial des cosmétiques L'Oréal, va abandonner ses fonctions de président au profit de son directeur général, Jean-Paul Agon, affirme le Journal du Dimanche (JDD), une information non confirmée par le groupe.
Il cédera sa place le 17 mars, le jour de ses 65 ans, selon le JDD, qui ajoute que le passage de relais entre les deux hommes doit être approuvé jeudi lors d'un conseil d'administration prévu pour entériner les résultats annuels du groupe.
Interrogé par l'AFP, l'Oréal n'a fait strictement aucun commentaire.
Lindsay Owen-Jones avait déjà cédé ses fonctions de directeur général à Jean-Paul Agon en avril 2006. Il était alors PDG de L'Oréal depuis 1988.
Perfectionniste, bourreau de travail, mais aussi autoritaire et insatiable, le Britannique, "OJ" pour les intimes, était entré chez le géant français de la cosmétique en 1969.
Dans le milieu des affaires, il restera le patron capable de réaliser pendant 20 années consécutives une croissance à deux chiffres du bénéfice net du groupe.
"La crise est derrière eux, les résultats s'annoncent très bons, les conflits familiaux sont terminés, c'est le moment idéal pour tirer sa révérence et faire monter Agon" (54 ans), juge un proche, cité par le JDD mais qui ne dévoile pas son identité.
Ces derniers mois, Lindsay Owen-Jones est peu apparu en public. Sur l'affaire Bettencourt, il avait fait sa première intervention le 30 septembre dans l'hebdomadaire Le Point.
Il s'était alors dit "soucieux" des répercussions pour le groupe notamment à l'international en raison de ce conflit familial qui avait viré au scandale politique.
L'affaire opposait l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt à sa fille Françoise.
"Pour les salariés, pour les actionnaires, pour les clients, il est important que Liliane et Françoise Bettencourt retrouvent le chemin de la paix et de la réconciliation", avait alors prôné M. Owen-Jones lui-même éclaboussé par l'affaire, l'enquête judiciaire ayant révélé entre autres un don de Liliane Bettencourt à son profit de 100 millions d'euros net d'impôt.
Les deux femmes ont finalement annoncé un accord début décembre pour clôre le scandale.