La ministre de l'Economie Christine Lagarde a déclaré dimanche que le gouvernement pourrait imposer aux pétroliers de réduire le prix des carburants à la pompe s'ils ne justifient pas les baisses insuffisantes de prix constatées jusqu'ici par l'administration.
"Oui, oui, oui", a répondu sur Europe 1 la ministre à une question lui demandant s'il pourrait y avoir des sanctions et une "décision presque autoritaire" de baisse des prix, qui évoluent actuellement à des niveaux très élevés.
Elle venait de dire que les prix à la pompe n'avaient pas assez baissé, livrant les conclusions préliminaires d'un rapport de la direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF).
Ce rapport, commandé "il y a quinze jours", et qui sera mis en ligne, dit "en gros la chose suivante: "le prix du gasoil (...) a un peu baissé, mais peut-être pas baissé tout à fait assez, et le prix du sans plomb n'a presque pas baissé".
Alors que dans le même temps, "le brut a baissé", même si le recul de l'euro par rapport au dollar nécessite de pondérer ce repli, a ajouté Mme Lagarde.
Le baril de Brent de la mer du Nord après avoir dépassé les 120 dollars mi-avril est retombé actuellement à 115 dollars.
De leur côté, les prix de l'essence qui avaient atteint un nouveau record historique début mai ont légèrement reculé. Le super sans plomb 95 s'échange autour de 1,51 euro le litre contre près de 1,55 euro début mai et le gasoil 1,30 euro par litre contre 1,35 il y a un mois.
"Avec Frédéric Lefebvre (secrétaire d'Etat chargé du Commerce, ndlr), on va demander des explications complémentaires" aux industriels du secteur, a prévenu la ministre.
"Si nous ne recevons pas des explications appropriées qui justifient le non respect de l'engagement des pétroliers (de répercuter sur les prix à la pompe les cours du pétrole, ndlr), nous prendrons des mesures", a prévenu Mme Lagarde, affichant la fermeté "extrême" du gouvernement.
Interrogée par l'AFP, l'Union française des industries pétrolières (Ufip) n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter ces déclarations.
Le gouvernement multiplie les annonces face à la récente envolée des prix à la pompe.
Mi-avril, il avait indiqué qu'il allait mettre à contribution la filière pétrolière à hauteur de 115 millions d'euros pour financer une revalorisation du barème kilométrique des contribuables.