Investing.com – Après avoir oscillé autour de la parité tout au long de la journée d'hier, la paire EUR/USD a passé la nuit au-dessus de ce seuil clé, mais peine à accentuer significativement ses gains, actuellement vers 1,0020.
Rappelons que la journée d'hier a été rythmée par plusieurs statistiques, avec notamment l'inflation de l'Allemagne, qui est ressortie conforme aux attentes, ainsi que la confiance des consommateurs américains et le rapport JOLTS sur les offres d'emplois US, 2 chiffres qui ont dépassé le consensus.
Cependant, c'est davantage l'anticipation d'une forte hausse de taux de la BCE en septembre qui a soutenu l'Euro hier. En effet, plusieurs membres de la BCE ont tenu des propos nettement hawkish depuis le weekend dernier, et certains observateurs n'hésitent désormais plus prévoir une hausse de taux de 0,75% pour la prochaine réunion de la BCE.
En ce qui concerne la journée de ce mercredi, le programme sera plus chargé qu'hier, avec ce matin à 11h les chiffres préliminaires de l'inflation dans la zone euro au mois d'août, tandis qu'aux Etats-Unis, la principale donnée économique attendue aujourd'hui sera le rapport ADP (EPA:ADP) sur les créations d'emplois US, qui aidera à affiner les anticipations pour le rapport NFP de vendredi, similaire mais généralement bien plus influent sur les marchés en général et l'EUR/USD en particulier.
La SG estime que l'EUR/USD est trop durement sanctionné
Les traders haussiers sur EUR/USD seront par ailleurs intéressés d'apprendre que Kit Juckes, responsable de la stratégie forex à la Société Générale (EPA:SOGN), pense que le consensus baissier sur l'EUR/USD est excessif à court terme.
"Que se passera-t-il si nous voyons les shorts de l'euro se couvrir avant les données sur les salaires ? Le consensus s'attend à une augmentation de 300K, mais toute évocation d'un risque baissier secouerait les choses" a-t-il expliqué.
"Les taux relatifs suggèrent que l'EUR/USD serait autour de 1,08 si nous n'étions pas si concentrés sur les risques du marché de l'énergie. Pour être clair, je ne pense pas que la menace énergétique pour l'Europe disparaisse, ni que l'EUR/USD a vu son plus bas cyclique, mais je pense que le consensus baissier sur l'EUR/USD est excessif à court terme."
ING (AS:INGA) n'est pas du même avis
La banque ING, qui s'est également exprimée hier à propos de l'EUR/USD, n'a cependant pas le même avis, estimant que la crise du gaz en Europe reste un frein majeur :
"Surveillez cette semaine les prix du gaz naturel. Ceux-ci ont fortement corrigé en Europe hier. Mais la question de savoir si la Russie relance les flux de gaz via Nordstream 1 après trois jours de maintenance (à partir de demain) sera un moteur majeur des prix du gaz et aussi du complexe de devises européen cette semaine, concluant que "l'EUR/USD devrait rester offert dans une fourchette 0,9900-1,0100 cette semaine."
Le profil graphique de l'EUR/USD à court terme s'améliore
D'un point de vue graphique, on notera que bien que les gains de l'EUR/USD depuis le début de la semaine restent limités, ils ont suffi à améliorer le profil graphique à court terme de la paire de devises.
Comme on le voit sur le graphique H4 ci-dessous, l'Euro Dollar a en effet franchi une ligne de tendance baissière visible depuis le pic du 11 aôut, ce qui constitue un signal positif.
Si la paire EUR/USD rebondit davantage, les prochaines résistances potentielles se situeront à 1,0050 et 1,0100. Si au contraire les vendeurs prennent la main, un retour sous la parité mettrait en ligne de mire la zone de support de 0,9900-0,9920.