Manuel Valls a expliqué dimanche que son "rôle" de chef de la majorité était de "tout faire pour construire une majorité de gauche" et non de passer par l'article 49-3 sur le contesté projet de loi travail, examiné en ce moment à l'Assemblée nationale.
"Chef de la majorité, c'est mon rôle de tout faire pour construire une majorité de gauche sur ce texte. Chef du gouvernement, c'est ma mission de tout faire pour qu'une loi ambitieuse pour les entreprises et les salariés soit adoptée", indique le Premier ministre dans un texte posté sur sa page Facebook (NASDAQ:FB).
Selon lui, le projet de loi travail, contesté par une partie de la gauche et les syndicats, rencontre deux "contestations".
A droite est, selon lui, contesté "le rôle des syndicats et du paritarisme". "Le gouvernement s'opposera à tous les amendements qui n'iraient pas dans ce sens", prévient-il.
A gauche aussi le texte est décrié, en particulier un volet prévoyant le renforcement des accords d'entreprise par rapport à la loi. "La négociation en entreprise conduirait à un affaiblissement des droits des salariés et à une dilution des règles du droit du travail. L’attaque est lourde! Elle est surtout fausse!" fustige M. Valls.
"La loi travail vise à faire franchir une étape nouvelle à la négociation en entreprise. Une étape nouvelle qui est en droite ligne des lois Auroux de 1982 et Aubry de 1998", fait-il valoir. "Trouver des solutions au niveau de l’entreprise, au plus près des réalités du terrain, des spécificités liées aux types de production, au territoire, au cycle économique, c’est un gage d’efficacité. Pour tout le monde! Salariés comme employeurs", affirme M. Valls.
"Nous assumons d'avoir construit un projet dont les chefs d'entreprises – j’en suis convaincu – sauront se saisir pour rendre notre économie plus agile et d'avoir convaincu la très grande majorité du groupe socialiste, grâce notamment à l'engagement du rapporteur du texte Christophe Sirugue", poursuit M. Valls.
"Il reste encore des voies d’amélioration. Mais la philosophie du texte ne doit pas bouger. C’est indispensable pour consolider la reprise économique dans notre pays", estime le Premier ministre.
Les débats, entamés mardi, sont programmés jusqu'à jeudi avec quelque 5.000 amendements (près de la moitié émanant du Front de gauche), quasiment autant que pour la bataille sur le mariage pour tous.