par Hyunjoo Jin
SEOUL (Reuters) - Les constructeurs automobiles sud-coréens Hyundai Motor et Kia Motors ont réduit leur production en Chine, ont déclaré des sources, alors que leurs ventes dans ce pays sont menacées par les tensions diplomatiques entre Séoul et Pékin et par la concurrence des marques chinoises.
La Chine est le premier marché automobile mondial et elle a représenté plus d'un quart des ventes combinées des deux constructeurs à l'international en 2016.
Hyundai et sa filiale Kia ont cependant vu leurs ventes combinées en Chine s'effondrer de 52% sur un an en mars, a rapporté mardi l'agence de presse Yonhap, ce qui fait peser une menace sur leurs bénéfices mais aussi sur ceux de leurs équipementiers sud-coréens.
Les relations entre la Corée du Sud et la Chine se sont tendues fin février lorsque le conglomérat sud-coréen Lotte Group a accepté de fournir un terrain à l'extérieur de Séoul pour l'installation d'un système américain de défense antimissile THAAD. La Corée du Sud assure que ce système est un élément de riposte au programme nucléaire militaire de la Corée du Nord et n'est pas dirigé contre la Chine mais l'initiative a suscité la colère de cette dernière.
La crise s'est déplacée sur le terrain économique et des entreprises sud-coréennes, dont Lotte Group, sont prises pour cibles en Chine avec des appels au boycott, des manifestations et des suspensions d'activité.
Des analystes et des sources soulignent cependant qu'il ne s'agit là que d'une difficulté supplémentaire pour les constructeurs automobiles sud-coréens, dont le défi à long terme est de rester compétitifs en Chine et aux Etats-Unis où leurs berlines, piliers de leur gamme, perdent du terrain face aux gros véhicules de type SUV.
"La Chine n'est plus la poule aux oeufs d'or pour Hyundai", dit Lee Hang-koo, chercheur associé à l'institut coréen de l'économie et du commerce industriels.
Les problèmes de Hyundai sont le fruit d'une "stratégie internationale ratée", ajoute-t-il.
Kia a supprimé des équipes de production dans ses usines en Chine, ont dit deux sources, tandis que Hyundai a aussi éliminé depuis mi-mars une deuxième équipe dans ses trois usines à Pékin, a dit l'une des sources.
Les deux constructeurs ont refusé de s'exprimer sur le sujet mardi.
Hyundai avait déjà suspendu la production de son usine dans le Hebei du 24 mars à ce mardi.
(Bertrand Boucey pour le service français)