par Yashaswini Swamynathan et Caroline Valetkevitch
NEW YORK (Reuters) - Wall Street a terminé étale une première séance de la semaine quelque peu heurtée mais sans grand relief, avec le volume d'affaires le plus bas de l'année jusqu'à présent, dans l'attente des premières publications de résultats de sociétés trimestriels et dans un contexte géopolitique tendu.
La Bourse américaine a ainsi reproduit le comportement de ses homologues européennes, freinées elles aussi par les risques non spécifiquement économiques, de la Syrie à la Corée du Nord en passant par les élections, en France en particulier.
Un attentisme d'ampleur mondiale, en témoigne l'indice boursier international de MSCI, qui grappille 0,02%.
Le Kremlin a déclaré lundi que le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson ne serait pas reçu par le président Vladimir Poutine lors de sa visite mercredi à Moscou, décision qui illustre très vraisemblablement la tension née des tirs de missiles américains contre une base aérienne syrienne en fin de semaine dernière.
Les tensions géopolitiques ont permis à l'indice S&P des valeurs de l'énergie de réaliser la meilleure performance sectorielle du jour avec un gain de 0,77%, porté par une belle hausse du marché pétrolier, et de compenser, entre autres, le recul de 0,26% des financières.
L'indice Dow Jones a lui gagné 1,92 point (0,01%) à 20.658,02 points. Le S&P-500, plus large, a pris 1,62 point (0,07%) à 2.357,16 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 3,11 points (0,05%) à 5.880,93 points.
Les banques JPMorgan Chase, Citigroup (NYSE:C) et Wells Fargo, qui ont cédé de 0,3% à 0,5%, annonceront leurs résultats jeudi, donnant un aperçu de la performance d'un secteur financier qui a le plus souvent amplement profité de l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis le 8 novembre.
Des résultats qui seront d'autant plus scrutés que le marché ne pourra se retourner le lendemain, Wall Street étant fermée pour le Vendredi Saint.
Les bénéfices des entreprises semblent bien partis pour une croissance à deux chiffres - de 10,1% - inédite depuis le quatrième trimestre de 2014 et qui serait la bienvenue pour justifier des valorisations élevées, comme en témoigne un PER (rapport cours-bénéfice) de l'indice S&P-500 au plus haut depuis 2004, de 17,4 contre une moyenne de long terme de 15.
Terry Sandven (Bank Wealth Management) observe que le rally bancaire post-électoral a subi un coup d'arrêt ces derniers temps. "Donc, les bénéfices et prévisions des banques seront le principal moteur du marché dans les deux semaines à peu près qui viennent", dit-il.
Aux valeurs, Amazon (NASDAQ:AMZN).com a gagné 1,36%, porté par un relèvement de recommandation de Needham à "acheter" contre "conserver", selon un trader.
Tesla a pris 3,26% à un nouveau record de clôture de 312,39 dollars, Piper Jaffray ayant relevé sa recommandation de "neutre" à "surpondérer".
Le constructeur de voitures électriques est devenu lundi la première capitalisation boursière de son secteur, dépassant General Motors (NYSE:GM) avec une valorisation de 50,887 milliards de dollars en clôture contre 50,886 milliards pour le groupe de Detroit.
Dans le compartiment des transports, Swift Transportation (+23,73%) et Knight Transportation (+13,38%) ont annoncé leur fusion, créant une nouvelle structure d'une valeur de six milliards de dollars.
Straight Path Communications a gagné plus de 151% en réaction à l'annonce de rachat par AT&T, qui perd 0,5%.
Les cambistes n'ont pas été plus aventureux que leurs confrères boursiers.
Le dollar a fléchi dans le sillage des rendements des Treasuries, ces derniers retrouvant un statut de valeur refuge dans un contexte international troublé.
Les cambistes se sont contentés de consolider les gains réalisés par le dollar vendredi, et ce dans des volumes là encore maigrichons, imputables aussi à l'approche de Pâques.
L'indice du dollar, sa valeur face à un panier de devises de référence, a ainsi accusé un recul minime de 0,15%.
L'attente de statistiques telles que les ventes au détail et la confiance du consommateur explique aussi pourquoi le marché des changes a choisi la voie de la circonspection.
Sur le marché obligataire, la baisse des rendements a été freinée par une demande médiocre à l'occasion d'une adjudication de 24 milliards de dollars de notes à trois ans. Le Trésor américain adjugera encore 20 milliards de papier à 10 ans mardi et 12 milliards de titres à 30 ans le lendemain.
Après la clôture, Janet Yellen, la présidente de la Réserve fédérale, a déclaré que la Fed comptait relever les taux de manière progressive de façon à assurer une croissance économique saine et sans risque de surchauffe aux Etats-Unis.
(Avec Dion Rabouin, Sinead Carew et Richard Leong, Wilfrid Exbrayat pour le service français)