La Bourse de New York retient son souffle avant le passage du plan d'austérité du gouvernement grec devant le Parlement, dont le vote est une condition au déblocage des fonds nécessaires pour éviter une faillite du pays.
"On a de la peine à se rassurer sur les principales préoccupations, c'est-à-dire la crise grecque, le ralentissement de l'économie, les discussions sur le budget aux Etats-Unis", soupire Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Markets.
"Pour les investisseurs, il est difficile de trouver un secteur dans lequel ils se trouvent à l'aise. On l'impression qu'ils n'ont pas trouvé ce secteur, et donc le marché évolue sur de petits volumes", ajoute-t-il.
Sur la semaine écoulée, le Dow Jones, indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street a reculé de 0,58%, terminant vendredi à 11.934,58 points.
Il s'affiche en baisse d'environ 7% par rapport à ses sommets de la fin avril.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a quant à lui gagné 1,39% à 2.652,89 points tandis que l'indice élargi Standard & Poor's 500 s'est effrité de 0,24% à 1.268,45 points.
La situation de la zone euro, engagée dans une course contre la montre pour éviter que la Grèce ne se trouve en défaut de paiement, a soufflé le chaud et le froid sur la place new-yorkaise.
En début de semaine, la perspective de voir le gouvernement grec obtenir la confiance du Parlement, confirmée par un vote mardi soir, a soutenu les indices boursiers.
A Bruxelles en fin de semaine, Athènes s'est mis d'accord sur des mesures d'austérité avec ses bailleurs de fonds internationaux, qui se sont engagés à mettre sur pied d'ici à début juillet un nouveau plan d'aide.
Mais ces mesures doivent être votées par le Parlement grec d'ici au 30 juin, alors que la fronde sociale s'intensifie dans le pays.
"Pour le moment le marché parie que le budget va passer, sinon il serait 10% plus bas", approuve Gregori Volokhine.
Si cela se confirme, "cela peut avoir un effet positif modeste", sinon, "cela pourrait avoir un effet extrêmement négatif", prévient-il.
Aux Etats-Unis, les nouvelles restent peu enthousiasmantes.
Très attendue, la réunion de la banque centrale américaine a été accueillie avec une certaine déception. L'institution a revu à la baisse ses prévisions de croissance, sans annoncer les nouvelles mesures de relance sur lesquelles spéculaient certains acteurs du marché.
L'inquiétude monte par ailleurs face à l'impasse entre républicains et démocrates sur le relèvement du plafond de la dette et la baisse du déficit public. Le président Barack Obama doit reprendre les discussions en mains la semaine prochaine.
La semaine prochaine apportera son nouveau lot d'indicateurs économiques: lundi, les dépenses et revenus des ménages, mardi l'indice des prix des logements et de confiance des consommateurs, mercredi les chiffres des promesses de ventes de logements.
La fin de la semaine s'annonce sensible, avec jeudi des demandes d'allocations chômage, à un niveau très élevé depuis plusieurs semaines, et l'indice d'activité industrielle dans la région de Chicago, puis vendredi les dépenses de construction et surtout l'indice ISM d'activité dans l'industrie, toujours très suivi.
"Il y a tellement d'incertitudes, avec le vote en Grèce et le plafond de la dette aux Etats-Unis, que le marché réagit moins aux nouvelles au jour le jour. Cette tendance volatile devrait continuer la semaine prochaine", avance Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.