Au sein de l'Union européenne, "la situation est grave", a estimé jeudi le ministre français aux Affaires européennes Jean Leonetti, jugeant que "l'euro peut exploser et l'Europe se défaire".
"La situation est grave (...), l'euro peut exploser et l'Europe peut se défaire et ça peut être une catastrophe non seulement pour l'Europe, pour la France mais pour le monde", a déclaré le ministre à la chaîne de télévision Canal Plus, à quelques heures de l'ouverture à Bruxelles d'un sommet européen décisif.
Si c'est possible, la discussion pour régler cette crise de l'endettement en zone euro devrait se faire "à 27", c'est à dire avec tous les membres de l'Union européenne, a-t-il estimé. Mais la France et l'Allemagne n'excluent pas un accord entre les 17 pays de la zone euro, si les non-membres de l'union monétaire, comme la Grande-Bretagne ou la Suède, ne veulent pas s'y associer.
Jean Leonetti a aussi critiqué les agences de notation. "Elles m'agacent un peu. Elles étaient sur des standards économiques et financiers et maintenant elles sont passées sur des standards politiques. Ce n'est pas aux agences de notation à faire de la politique, c'est aux peuples et aux représentants du peuple", a-t-il jugé.
Après avoir placé sous surveillance lundi les notes de la quasi-totalité des pays de la zone euro, l'agence américaine Standard and Poor's a menacé mercredi d'abaisser les notes des banques européennes et de l'Union européenne elle-même.
C'est dans ce contexte de tension, alimenté par les divisions entre les Etats membres de l'UE et les mises en garde répétées des agences de notation, que les chefs d'Etat et de gouvernement européens doivent se retrouver jeudi soir à Bruxelles pour un sommet européen.
Auparavant, une bonne partie d'entre eux, dont Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, doivent s'entretenir à Marseille (sud-est de la France) lors d'une réunion des dirigeants de la droite européenne.