L'économiste en chef de la BCE Jürgen Stark a critiqué dans la presse autrichienne samedi l'annonce par le ministre français de l'Economie François Baroin le 8 août de rachats de dette espagnole et italienne par la BCE, alors que l'institution était muette à ce sujet.
"C'était une déclaration irréfléchie. Cela tient peut être au fait que Baroin est nouveau à ce poste et qu'on doit encore mieux lui faire comprendre la séparation entre politique monétaire et politique fiscale. La Banque centrale européenne est indépendante, aussi dans la pratique", déclare M. Stark dans un entretien au quotidien die Presse.
Pour éviter une extension de la crise de la dette à l'Italie et l'Espagne, la BCE est intervenue la semaine dernière massivement sur les marchés en rachetant un montant record de 22 milliards d'euros d'obligations publiques, sans en préciser la nature. Mais selon les analystes, il s'agissait principalement de titres italiens et espagnols.
Le responsable de la BCE a réitéré ses critiques sur le second plan européen de sauvetage de la Grèce et de la zone euro adopté le 21 juillet.
"Pour le contribuable cela ne va pas être moins mais plus coûteux", a déploré M. Stark, lisant les quelque 110 milliards (sur 160) supportés par l'Europe et le Fonds monétaire international.
La BCE s'était farouchement opposée, avant de céder, à l'implication du secteur privé et à un allègement de la dette grecque.