PARIS (Reuters) - Casino a reçu à ce jour plus d'une dizaine d'offres de reprise de sa filiale Big C Vietnam, dont certaines dépassent le milliard d'euros, a-t-on appris mardi d'une source proche du dossier.
Après le thaïlandais Central Group et le sud-coréen Lotte Group, le japonais Aeon et le vietnamien Masan Group ont eux aussi soumis une offre, a précisé cette source.
Personne n'était joignable dans l'immédiat auprès d'Aeon et de Masan Group.
Les offres fermes sont attendues à la mi-avril.
Les analystes ont quant à eux valorisé Big C Vietnam entre 800 millions et un milliard de dollars (735 à 918 millions d'euros).
Pris en tenaille entre la chute de ses résultats au Brésil et le plongeon de son titre en Bourse en début d'année, le distributeur attaqué par le fonds Muddy Waters et menacé de dégradation de sa notation financière par Standard & Poor's a engagé un vaste programme de cessions d'actifs pour améliorer son bilan.
Après la vente annoncée de sa filiale thaïlandaise pour 3,1 milliards d'euros (hors dettes), qui permettra à Casino de se désendetter à hauteur de 3,3 milliard d'euros, la cession des actifs vietnamiens pourrait être rapidement bouclée et permettre au groupe de dépasser, comme annoncé, le montant des 4,0 milliards d'euros de cessions.
Outre ses actifs en Asie, Casino a également prévu de céder des actifs immobiliers en Colombie.
S&P a placé sous surveillance négative les notes de crédit de Casino, menaçant de faire passer sa dette, notée BBB-, dans la catégorie spéculative pour cause de forte dégradation des résultats du groupe au Brésil et de contraintes financières liées à un endettement élevé et à une structure complexe.
Une décision de l'agence de notation est attendue à la mi-avril.
Mi-décembre, Casino avait été attaqué par le fonds Muddy Waters, qui l'avait jugé "dangereusement endetté" et avait estimé que son ingénierie financière complexe masquait une forte détérioration des performances.
Le titre Casino, après avoir perdu 44% en 2015 et être tombé à 34,38 euros en janvier, a regagné du terrain avec l'annonce de la cession de Big C Thaïlande. Le titre se négociait à 47,90 euros mardi soir, en hausse de 13% depuis le début de l'année, contre 48,97 euros le 16 décembre, avant l'attaque de Muddy Waters.
(Pascale Denis, édité par Yves Clarisse et Dominique Rodriguez)