Le président des l'Union française des industries pétrolières (Ufip) Jean-Louis Schilansky a affirmé dimanche à l'AFP que "la situation se calme" pour la livraison de carburant dans les stations-service et les aéroports sur tout le territoire.
Après une journée de samedi "très dure", selon M. Schilansky, la situation s'améliore partout en France "dans la mesure où l'accès aux dépôts est libre". "Nous avons les moyens de livrer les stations service de façon +quasi-normale+", a-t-il affirmé, les stocks ayant été "rendus disponibles".
Les 12 raffineries de métropole étaient toujours en grève dimanche, a de son côté assuré la CGT du groupe Total, qui affirme que "le jeu du chat et de la souris" avec la police allait reprendre dans les dépôts de carburants et qui dénonce des réquisitions de personnel dans certains sites.
La CGT "n'exclut pas d'autres dépôts bloqués", d'autant que "les transporteurs devraient entrer aussi dans le conflit", a-t-il ajouté.
Le ministre du Travail Eric Woerth a quant la lui affirmé dimanche qu'il "n'y aura pas de pénurie d'essence", car le "gouvernement est très vigilant là-dessus".
La ministre de l'Economie Christine Lagarde a de son côté mis en garde, dimanche sur Europe 1, les pompistes contre des hausses des prix des carburants non justifiées "sous prétexte qu'il y a une perception de rareté", ce sont des comportements qui seraient "sanctionnés".
Les files d'attente très longues constatées un peu partout en France samedi sont la conséquence de la "panique" des consommateurs, a ajouté M. Schilansky, "nous n'avions pas assez de camions pour alimenter les stations" dévalisées par les automobilistes.
"Aujourd'hui (dimanche, ndlr), ça se calme", a-t-il dit, "on livre à tour de bras", grâce notamment aux dérogations autorisant la circulation des camions de 44 tonnes, ce qui "aide à remettre en état le système de manière quasi-normale".
"La menace s'éloigne considérablement", a indiqué M. Schilansky, qui parle de "plusieurs semaines" de stock disponible "devant nous".
Il y a environ 200 dépôts de carburant en France, de taille inégale. Les plus importants sont dans la région parisienne et près des grands ports. Celui de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), qui voit passer quelque 500 camions par jour, a vu transiter jusqu'à 800 camions samedi pour assurer le ravitaillement des stations-service, selon l'Ufip.
En ce qui concerne les aéroports, "nous sommes en train de réalimenter quasi normalement l'aéroport de Roissy, celui d'Orly n'ayant jamais eu de problème", a assuré le président de l'Ufip.
Si l'oléoduc qui alimente les aéroports n'a jamais été en grève, "nous avions des difficultés à mettre des produits dedans", a-t-il dit, précisant que "nous avons trouvé les moyens" de le faire.
Pour sa part, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, a déclaré dimanche sur Europe 1 que Roissy-Charles-de-Gaulle était "parfaitement alimenté", qu'il n'y avait "plus aucun souci" pour cette plateforme parisienne et ce "pour une durée indéterminée", et "encore moins à Orly".
La CGT du Havre a affirmé de son côté que les pompes approvisionnant en kérosène les aéroports parisiens avaient été remises en circulation dimanche matin par des "cadres non formés", ce qui pose de "gros problèmes de sécurité" et constitue "une atteinte inadmissible au droit de grève".
"La situation reste tendue", a ajouté M. Schilansky, "mais nous avons trouvé les moyens de faire face aux moments les plus aigus de la crise". Pour autant, "nous ne pourrons pas tenir éternellement", a-t-il prévenu.