La Bourse de Paris a terminé mercredi en nette baisse, le CAC 40 perdant 1,30%, dans un marché évoluant dans le sillage de Wall Street et fragilisé par le recul du dollar face à la monnaie européenne.
L'indice parisien a perdu 49,35 points à 3.735,05 points dans des volumes d'échanges toujours modestes, de 3,444 milliards d'euros. La veille, il avait buté sur le seuil des 3.800 points et fini quasiment à l'équilibre (-0,10%).
Sur les autres places européennes, Francfort a reculé de 1,08%, Londres de 0,44% et l'Eurostoxx 50 de 1,50%.
La séance de mercredi a été une nouvelle fois dominée par des facteurs techniques, en l'absence d'indicateur de premier plan.
Le marché est reparti à la baisse dès l'ouverture. En cause: les déclarations de la banque centrale américaine (Fed) mardi soir qui s'est dite prête à prendre de nouvelles mesures pour lutter contre le ralentissement de la reprise économique américaine.
Ces propos ont incité les investisseurs sur le marché des changes à se détourner du dollar, un mouvement qui s'est accéléré au fil de la séance, puisque l'euro est repassé au-dessus de 1,34 dollar dans l'après-midi.
"L'actualité du jour est la parité euro/dollar suite au discours de la Fed", a confirmé Frédéric Rozier de chez Meeschaert Gestion Privée.
"Quand la banque centrale annonce que, quoi qu'il arrive, elle sera toujours là, cela crée une faiblesse sur la monnaie américaine", a indiqué le gérant d'actions, soulignant que cela pèse par ricochets sur l'euro --qui grimpe-- et sur les titres des sociétés exportatrices.
EADS (-3,39% à 18,93 euros), STMicroelectronics (-2,46% à 5,66 euros) et LVMH (-2,29% à 102,55 euros) ont été les trois plus fortes baisses du CAC 40.
En outre, les investisseurs se montrent toujours très prudents comme l'atteste le nouveau record de l'or, valeur refuge par excellence.
"Il va falloir un déclencheur pour que le marché franchisse en clôture les 3.800 points" comme des annonces de fusions-acquisitions, a estimé M. Rozier, citant le dossier Sanofi-Aventis/Genzyme qui, s'il aboutissait, pourrait donner l'élan nécessaire.
Côté valeurs, les bancaires ont continué de digérer la note de Goldman Sachs parue la veille, "très favorable à BNP Paribas (+1,06% à 55,28 euros) et défavorable à Crédit Agricole (-1,61% à 11,61 euros)", selon M. Rozier.
En outre, l'agence de notation Moody's a relevé sa perspective sur les établissements bancaires français de "négative" à "stable", estimant que le modèle d'activité des banques hexagonales devrait leur assurer des performances plus stables à moyen terme.
Sanofi-Aventis a reculé de 1,48% à 49,90 euros, après l'échec d'une étude de phase III d'un traitement de l'ischémie critique des membres inférieurs, une condition menant souvent à la gangrène et à l'amputation.
France Télécom a cédé 1,77% à 16,12 euros, alors que l'opérateur a annoncé mardi soir l'achat de 40% du marocain Méditel pour 640 millions d'euros.
Hors CAC 40, Spir Communication s'est envolé de 18,33% à 24,85 euros après avoir annoncé qu'il allait céder sa participation dans le site leboncoin.fr au norvégien Schibsted, dans des conditions jugées très satisfaisantes.
A l'inverse, le titre du groupe de spiritueux Belvédère a perdu 4,48% à 21,95 euros, soit plus de 17% depuis lundi soir, après une décision de justice qui a donné raison à ses créanciers.
Enfin, le secteur des médias a été à la peine: TF1 a perdu 3,94% à 11,83 euros, Lagardère 3,32% à 29,28 euros et Metropole TV (M6) 2,42% à) 17,55 euros.