Le président américain Barack Obama a appelé lundi les pays européens à une "coordination plus efficace" pour juguler la crise de la dette dans la zone euro en reconnaissant que ce qui se passait en Grèce avait "un impact aux Etats-Unis".
"Le plus important, c'est que l'Europe reconnaisse que ce projet de l'euro signifie plus qu'une monnaie, et qu'il doit y avoir une coordination plus efficace sur le plan de la politique monétaire et fiscale d'un côté et en matière de croissance en général", a déclaré le président Obama lors d'une conférence de presse de clôture du sommet de l'Otan.
Avant le sommet de l'Otan, le président Obama a été l'hôte d'un sommet du G8 à Camp David, Maryland (est), vendredi et samedi, où les dirigeants des pays les plus industrialisés ont plaidé en faveur de la croissance économique pour compenser l'effet de l'austérité budgétaire et appelé de leur voeux le maintien de la Grèce dans la zone euro.
M. Obama a réaffirmé lundi ce souhait tout en refusant de spéculer sur les conséquences d'une éventuelle sortie de l'euro d'Athènes.
"Je ne vais pas spéculer sur ce qui va se passer si la Grèce décide de sortir (de la zone euro), car ils ont une élection et cela va être un sujet important de débat en Grèce", a-t-il affirmé.
Mais "ce qui se passe en Grèce a un impact ici aux Etats-Unis", a ajouté M. Obama.
Les Grecs sont appelés aux urnes le 17 juin et leur sortie de l'euro est ouvertement évoquée.
Le président américain a même offert aux Européens d'envoyer une équipe de conseillers techniques à un sommet européen informel prévu mercredi à Bruxelles où il doit être question des moyens de relancer des économies européennes à bout de souffle.
La question est d'autant plus sensible pour M. Obama qu'il est en pleine campagne pour sa réélection en novembre et que l'état de l'économie américaine sera primordiale pour lui.
Il a de nouveau appelé les Européens à mettre en place des pare-feux afin de protéger les pays vulnérables, à recapitaliser leurs banques afin de rétablir la confiance des investisseurs et à s'assurer qu'à la discipline budgétaire est associée une stratégie de croissance.
"La bonne nouvelle est (qu'au G8) vous avez vu un consensus généralisé", a-t-il relevé, du président français François Hollande à la chancelière allemande Angela Merkel, sur la nécessité d'une "approche équilibrée".
S'exprimant lui aussi à Chicago, le président français a de son côté indiqué qu'il n'abordait pas "dans un souci de conflit" le conseil européen informel de mercredi, qui doit évoquer la croissance, et que "toutes les idées y seront les bienvenues".
"Je ne prépare pas ce conseil informel avec le gouvernement dans un souci de conflit, mais au contraire dans une démarche permettant de donner à l'Europe la dimension de croissance qui lui a manqué jusque-là", a déclaré M. Hollande devant la presse.
La chancelière allemande a quant à elle fait état de la "bonne coopération" entre Berlin et la France et dit compter sur celle-ci pour parvenir à des solutions "raisonnables" lors de ces discussions.