Le groupe de luxe LVMH a dénoncé mercredi une "campagne" menée contre lui à la suite de sa prise de participation dans Hermès, alors que la famille, qui contrôle encore la maison de luxe, a enregistré le soutien du cabinet de conseil aux petits actionnaires Deminor.
"Vous m'avez récemment informé de la mission que vous avez reçue de lancer une campagne à l'encontre de LVMH et de ses dirigeants", écrit le vice-président de LVMH Pierre Godé dans une lettre à Fabrice Rémon, associé du cabinet de conseil aux petits actionnaires Deminor, dont copie a été adressée à l'Autorité des marchés financiers (AMF).
M. Rémon avait indiqué un peu plus tôt à l'AFP avoir pris position pour la famille Hermès dans la bataille qui oppose désormais les deux camps pour le contrôle de la griffe.
"Votre lettre ouverte de ce jour ne m'étonne donc nullement. Vous comprendrez que nous n'ayons pas à répondre à vos interrogations sans fondement dont l'objectif n'est que trop évident", conclut la lettre de Pierre Godé.
M. Rémon a réfuté ces accusations. Dans un courriel, il a précisé que les propos qui lui étaient attribués sur une campagne à l'encontre de LVMH étaient "tout à fait fantaisistes et fallacieux", indiquant ne pas souhaiter vouloir "polémiquer plus avant sur ce point".
Un peu plus tôt, Deminor avait publié une lettre ouverte, avec copie au gendarme de la Bourse, dans laquelle le cabinet demandait des explications sur plusieurs points à Bernard Arnault, PDG du groupe LVMH quant à sa prise de participation récente dans le capital d'Hermès.
Il veut notamment en savoir plus sur le processus et les conditions de prise de décision du numéro un mondial du luxe, d'une importance "capitale" selon lui.
Le cabinet, qui "va demander des explications aux banques qui ont mené ces opérations et à leur autorité de contrôle", veut également en savoir plus sur l'entrée au capital de LVMH dans Hermès dans les années 80.
L'AMF a déjà ouvert une enquête sur les conditions dans lesquelles Bernard Arnault a réussi à collecter 17,1% du capital, sans en informer le marché, alors que LVMH assure avoir respecté la réglementation.
Hermès s'est refusé quant à elle à tout commentaire. Après avoir été malmené ces deniers jours, le titre a clôturé en hausse de 0,37% à 147,85 euros à la Bourse de Paris.
Les héritiers du groupe ont lancé dimanche une riposte pour verrouiller leurs actions et contrer l'appétit de l'homme d'affaires Bernard Arnault. Ils ont décidé de créer une holding de contrôle, qui ferait de la griffe une forteresse imprenable pour tout prédateur.
La famille compte également être dispensée de l'obligation de faire une OPA sur tout le capital, comme la loi l'obligerait en principe, et a demandé une dérogation à l'AMF.