La chancelière allemande Angela Merkel, à la tête de la première économie européenne, et le chef du gouvernement espagnol, dont le pays peine à sortir de la crise, se rencontrent jeudi à Madrid pour tenter de parler d'une seule voix sur les réformes économiques.
Ce 23è sommet hispano-allemand se tient à la veille d'un important sommet européen à Bruxelles où l'UE tentera d'avancer vers un renforcement du Fonds de soutien à la zone euro, en échange duquel l'Allemagne exige plus de discipline budgétaire et de coordination économique.
"La réunion traitera en premier lieu du soutien à l'euro et des mesures (économiques, ndlr) que les pays de la zone ont adoptées et qu'ils sont en train de mettre en place et de renforcer", a indiqué le gouvernement espagnol.
Le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero a souligné qu'il faisait sienne l'idée d'Angela Merkel d'un "pacte de compétitivité" européen.
Ce pacte, qui doit être exposé vendredi à Bruxelles, inclurait un ensemble de mesures économiques, sociales et budgétaires pour générer "une plus forte convergence économique" dans la zone euro, selon un document préparatoire allemand.
Parmi les mesures envisagées figurent une suppression de l'indexation des salaires sur l'inflation, un mécanisme de plafonnement de l'endettement public ou encore l'adaptation des systèmes de retraite "aux évolutions démographiques".
M. Zapatero a expliqué à plusieurs journaux allemands qu'il voulait avec Mme Merkel "jeter les bases pour un pacte de compétitivité".
Objet de craintes de la part des investisseurs internationaux sur la solidité de ses finances publiques, l'Espagne se présente à ce rendez-vous en donnant l'impression d'avoir "fait ses devoirs", tant vis-à-vis des marchés que de ses partenaires européens.
Après avoir adopté un budget 2011 d'austérité et une réforme pour rendre plus flexible le marché du travail, le gouvernement socialiste vient d'approuver une réforme des retraites et a engagé l'assainissement accéléré des caisses d'épargne.
Le sommet sera "l'occasion de faire connaître au gouvernement allemand les efforts de son homologue espagnol en matière de consolidation des finances publiques", souligne Madrid alors que l'Allemagne a multiplié les mises en garde sur les déficits excessifs des pays les plus faibles de la zone euro.