Le nouveau patron de Carrefour, Lars Olofsson, a annoncé mardi un vaste plan d'économies afin de réduire de 4,5 milliards d'euros les dépenses du groupe de distribution d'ici à 2012, notamment en réorganisant sa structure, ses services d'achats et en réduisant ses stocks.
Le groupe veut réaliser 3,1 milliards d'euros grâce à une "profonde refonte de (son) modèle de fonctionnement" et 1,4 milliard en réduisant ses stocks à 7 jours, a-t-il annoncé dans un communiqué.
"La mise en oeuvre de ce plan de tranformation entre 2009 et 2012 nécessitera des investissements de 500 millions d'euros et entraînera des charges exceptionnelles d'environ un milliard d'euros sur la période", souligne le groupe qui a changé de patron au début de l'année.
Ce plan touchera "principalement" la France, l'Espagne, l'Italie et la Belgique. Le groupe n'évoque pas dans son communiqué la question des effectifs.
Carrefour axe son programme autour de trois "initiatives stratégiques". Tout d'abord, le renforcement de la marque avec notamment "la poursuite de la convergence" de ses enseignes et "le lancement de nouveaux produits à marque Carrefour" (marque de distributeur, MDD).
Le groupe compte aussi revoir sa politique de prix et enfin il souhaite "réinventer l'hypermarché", concept qu'il avait lancé il y a quarante ans, en travaillant l'assortiment, l'optimisation des surfaces et ce que le groupe appelle "la shopping experience".
Concernant son organisation, le groupe mise notamment sur la simplification de ses structures en "mutualisant" certaines fonctions au sein de ses quatre principaux pays (France, Espagne, Italie, Belgique).
Carrefour veut aussi "réorganiser ses processus d'achat" et centraliser davantage ses achats pour l'alimentaire pour les produits de marque Carrefour.
Ces mesures visent à remédier à la détérioration de la situation financière du numéro deux mondial de la distribution dont le bénéfice a chuté de 44% en 2008.
Le groupe a indiqué mardi que son chiffre d'affaires du 1er semestre 2009 devrait être en légère hausse par rapport à la même période de l'année dernière, à environ 46 milliards d'euros (hors essence, à taux de change constant et hors effet calendaire).
Au deuxième trimestre, en France, les ventes sont en légère amélioration mais en Espagne, elles baissent par rapport au premier trimestre.
En revanche, le résultat opérationnel du semestre avant éléments exceptionnels devrait baisser fortement pour "s'établir aux alentours d'un milliard d'euros" contre 1,4 milliard il y a un an, résultat de la récession en Espagne et surtout des promotions réalisées en France qui ont coûté 210 millions d'euros.
Enfin, le résultat net pour le semestre sera "impacté" par des charges exceptionnelles de 550 millions d'euros, dont 400 millions pour l'Italie.