La Bourse de Paris a terminé en baisse lundi dans un marché déserté par les investisseurs, le CAC 40 ayant reculé de 0,58%, sur fond de craintes persistantes sur la reprise aux Etats-Unis.
L'indice vedette a cédé 20,43 points à 3.487,01 points dans un volume d'échanges excessivement faible de 1,580 milliard d'euros, alors que la Bourse de Londres, qui draine une grande partie des capitaux européens, était fermée.
Les échanges ont atteint leur plus bas niveau de l'année sur une seule séance, selon des données fournies par Nyse Euronext, l'opérateur de la Bourse de Paris.
La Bourse de Francfort a perdu de son côté 0,65% et l'Eurostoxx 50 0,52%.
Après une ouverture en légère hausse sur fond d'annonces de fusions et acquisitions, le marché parisien s'est rapidement essoufflé.
"Il a été rattrapé par une atonie et une lourdeur constatée" récemment et confortée par les chiffres de croissance aux Etats-Unis vendredi qui augurent d'un "petit second semestre", a indiqué Bertrand Lamielle, directeur de la gestion actions chez B*Capital (BNP Paribas).
Les indicateurs publiés ce lundi aux Etats-Unis n'ont pas constitué de moteur pour le marché et sont ressortis mitigés: les dépenses de consommation ont augmenté plus que prévu en juillet (+0,4% en rythme annuel) et le revenu disponible des ménages a augmenté de 0,2% mais corrigé des effets de l'inflation, il a reculé pour la première fois depuis janvier.
En outre, les investisseurs, très peu nombreux, ont opté pour la prudence, avant une série d'indicateurs majeurs cette semaine, dont le rapport sur l'emploi américain attendu vendredi.
Ces statistiques devraient être d'autant plus surveillées qu'elles "vont fixer le nouveau canevas pour le scénario macroéconomique du second semestre", a souligné M. Lamielle.
En attendant, il est difficile de savoir, selon le gérant, si les marchés vont s'enfoncer dans la déprime et toucher leurs plus bas niveaux de l'année, autour de 3.300 points, ou s'ils vont se focaliser sur le discours et les résultats des entreprises, jusqu'ici relégués au second plan.
La séance a été animée par des annonces et/ou des rumeurs de fusions-acquisitions.
Sanofi-Aventis a gagné 0,66% à 45,56 euros après l'officialisation de son intérêt pour racheter le groupe de biotechnologies Genzyme à 18,5 milliards de dollars, proposition qui a été retoquée lundi par l'américain.
Le marché a semblé soulagé par l'annonce du montant de l'opération, même s'il s'attend à de longues tractations et à ce que Sanofi-Aventis relève son offre voire lance une OPA hostile.
Par ailleurs, des informations de presse ont fait flamber le titre Zodiac Aerospace (+10,45% à 47,89 euros): selon La Tribune, Safran "devrait dans les prochains jours prendre une décision de lancer ou pas une offre" sur l'équipementier. Cette rumeur a été démentie par Safran (-2,30% à 18,89 euros).
Autres valeurs suivies lundi: Axa a perdu 1,76% à 12,26 euros alors que l'assureur français a réduit quasiment de moitié sa part dans la prestigieuse banque d'affaires américaine Goldman Sachs, selon des documents de l'autorité de régulation des marchés américains (SEC).
Mersen (ex-Carbonne Lorraine) a pris 2,96% à 28,19 euros et Seb 0,41% à 59,07 euros avant la publication de leurs résultats du premier semestre.