Stéphane Richard, PDG d'Orange, estime, après l'arrivée de Free sur la marché de la téléphonie mobile, que "le vrai risque serait que tous les opérateurs deviennent low cost" et il affirme qu'Orange ne s'alignera "jamais sur les prix de Free", dans une interview au Journal du Dimanche.
L'arrivée de Free Mobile "va déplacer les équilibres, qui nous ont permis de créer des emplois, de baisser les prix", estime M. Richard. "Le vrai risque serait que tous les opérateurs deviennent low cost, ce qui veut dire moins d'investissements, moins de services, moins d'emplois", poursuit-il.
Pour le PDG d'Orange, "on comprend aujourd'hui qu'un réseau de téléphonie ne se limite pas à des prix alléchants", ajoutant qu'"on peut toujours faire moins cher, mais c'est souvent moins bien".
"Nous ne nous alignerons jamais sur les prix de Free car nous offrons la sécurité, la fiabilité, des innovations", affirme-t-il.
"Nous ne sommes qu'au début du match", lance M. Richard, en indiquant qu'Orange proposera "dans quelques mois" la 4G "qui sera le prochain saut technologique dans le mobile".
Interrogé sur des déclarations de Xavier Niel, patron de Free, lors du lancement de son offre, M. Richard déclare qu'il "reproche surtout à Xavier Niel de laisser entendre que n'importe qui peut lancer une offre". "Elle nécessite beaucoup d'investissements, de compétences. Nos amis de Free ne vont pas tarder à s'en rendre compte", dit-il.
"Personne ne sort gagnant de ce show indigne qui a noyé les Français dans une désinformation que je regrette. Cela a provoqué dans nos boutiques une vague de comportements agressifs et d'incivilité", a relevé le patron d'Orange.
"Je n'ai l'habitude d'insulter ni les clients, ni les concurrents, même pour faire du buzz", a-t-il dit.
Free Mobile est arrivé courant janvier sur le marché en proposant des prix très compétitifs qui ont contraint les autres opérateurs à réviser leurs offres. Peu après, M. Niel s'est défendu de toute agressivité à l'endroit d'Orange, l'opérateur historique. "On dit toujours du bien d'Orange (...) je pense qu'on est les deux seuls acteurs légitimes sur ce marché", a-t-il dit.