Le président de la Banque mondiale Robert Zoellick s'est déclaré dimanche "inquiet" pour la croissance économique dans le monde en 2010, expliquant dans un entretien au Financial Times que la planète n'était pas sortie de la crise.
Selon M. Zoellick, la fin 2009 devrait être favorable en matière de croissance et "pourrait même dépasser les prévisions".
"Je suis plus inquiet quant à 2010. Je ne prévois pas de rechute, mais nous ne sommes pas encore tirés d'affaire", a-t-il indiqué au quotidien.
L'appréhension de M. Zoellick vient de l'arrêt des mesures de relance budgétaire.
"D'où viendront les sources de demande supplémentaires? Nous pourrions contribuer à apporter de nouvelles sources (...) en assurant un accès à des financements pour quelques-uns des pays à revenus moyens bien gérés qui ont la possibilité d'emprunter plus", a-t-il expliqué.
Le dirigeant de l'institution multilatérale a estimé que la crise avait "laissé derrière elle des fragilités, par exemple en Europe centrale et de l'Est".
Il a également exprimé ses craintes quant "l'émergence de nouveaux dangers" pour l'économie mondiale avec les problèmes auxquels pourrait être confrontée l'Asie.
"La Chine a fait croître le crédit rapidement. Cette croissance ralentissant, il y a un risque que la Chine puisse replonger dans la crise", selon M. Zoellick.
"A l'inverse, le fort rebond jusque-là de l'Asie de l'Est pourrait provoquer une hausse des taux d'intérêts qui attirerait beaucoup de capitaux. Que feraient alors les Etats en matière de politique de change, de lutte contre l'inflation et de taux?", s'est-il interrogé.