La dette nette britannique a dépassé pour la première fois à la fin 2011 le seuil symbolique des 1.000 milliards de livres (1.200 milliards d'euros), selon des statistiques officielles publiées mardi.
Les emprunts nets du secteur public, mesure préférée du gouvernement pour évaluer ses performances budgétaires, se sont élevés en décembre à 13,7 milliards de livres contre 15,9 milliards un an plus tôt.
Mais, en dépit de cette amélioration, l'endettement cumulé du pays continue de se creuser. Il représentait 1.004 milliards de livres fin 2011, contre 883 milliards un an plus tôt, le montant le plus élevé depuis le début de la compilation en 1993 de statistiques comparables.
"Le passage du seuil des 1.000 milliards rappelle l'énormité du défi consistant à remettre les finances publiques sur les rails", a souligné l'économiste Vicky Redwood, du cabinet Capital Economics.
En outre, conformément aux règles budgétaires britanniques, cette somme est calculée en excluant les "effets temporaires" du sauvetage par l'Etat des banques lors de la crise financière de 2008/2009, qui se chiffre en centaines de milliards de livres.
Hors ces interventions, la dette publique britannique représentait fin 2011 64,2% du produit intérieur brut (PIB) contre 59,4% un an plus tôt.
Mais, selon les projections de la Commission européenne, dont les calculs tiennent compte d'une partie de l'argent public engagé dans le secteur financier, cette dette équivaut en fait à 84% du PIB, un pourcentage équivalent à celui de la dette de la France.
Selon la plupart des économistes, le gouvernement britannique devrait être en mesure de tenir son objectif d'un déficit public de 127 milliards de livres sur l'année fiscale 2011/2012, soit 8,4% du produit intérieur brut.
Le ralentissement prononcé de l'économie, qui pourrait même se transformer en récession, devrait toutefois rapidement lui compliquer la tâche en asséchant les rentrées fiscales. Le ministre des Finances George Osborne a déjà dû reporter de deux ans, en 2016/17, son objectif d'un retour à l'équilibre budgétaire.
Très attendue, la première estimation officielle de la croissance britannique pour le dernier trimestre 2011 doit être publiée mercredi.
La politique de la Banque d'Angleterre qui injecte des liquidités dans l'économie en rachetant de la dette publique, couplée aux mesures d'austérité du gouvernement, a la faveur des marchés et le Royaume-Uni emprunte actuellement à des conditions très favorables, proches de celles de l'Allemagne.