La Bourse de New York a enchaîné une quatrième semaine de hausse, retrouvant ses niveaux du printemps, malgré le constat mitigé de la Réserve fédérale sur l'économie américaine, et commence à se tourner vers le prochain rapport sur l'emploi.
Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a engrangé 2,38% à 10.860,26 points, son plus haut niveau de clôture depuis le 12 mai.
Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 2,83% à 2.381,22 points et l'indice élargi Standard and Poor's 500 2,05% à 1.148,67 points.
"La semaine a commencé avec l'annonce de la date officielle de la fin de la récession. Cela a redonné du coeur à l'ouvrage aux investisseurs", rappelle Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
La nette hausse enregistrée lundi, puis celle de vendredi pour clôturer la semaine, ont permis à Wall Street de poursuivre sa belle progression de la fin de l'été.
La semaine a surtout été marquée par le pessimisme de la Réserve fédérale, dont le comité de politique monétaire s'est réuni mardi. Il a ouvert la porte à de nouvelles mesures d'assouplissement monétaire et révisé à la baisse les perspectives de l'économie américaine, laissant un goût mitigé au marché.
"L'effet de la Fed a été extrêmement net sur le dollar" en premier lieu, remarque Gregori Volokhine: l'euro a en effet bondi d'un peu plus de 1,30 dollar mardi à près de 1,35 dollar vendredi.
Une situation qui est favorable au marché boursier américain pour de nombreux secteurs, en particulier les gros exportateurs, note M. Volokhine, mais aussi parce que les actifs américains deviennent moins chers pour les investisseurs munis d'autres devises.
Les propos de la Fed, qui n'a dans l'immédiat rien changé à sa politique monétaire, n'ont toutefois pas levé l'incertitude importante qui pèse sur les marchés.
"C'est toujours très volatil, très fragile, même si le marché monte sur les indicateurs meilleurs qu'attendu", souligne Lindsay Piegza, de FTN Financial.
Les statistiques sont en effet restées mitigées. La semaine a montré que le marché de l'immobilier restait stagnant à des niveaux faibles, et le décompte hebdomadaire des nouveaux chômeurs a de nouveau pris un coup.
Point positif, les investisseurs ont davantage réagi aux bonnes surprises qu'aux mauvaises, relève Gregori Volokhine, même si un "manque de conviction" restait palpable avec des volumes d'échanges qui restent inférieurs à la moyenne.
La semaine à venir comporte moins d'enjeux que celle qui vient de s'écouler: les chiffres de la croissance américaine attendus jeudi révèleront la troisième et dernière estimation du PIB au deuxième trimestre, stade où "généralement le marché a déjà arrêté de s'intéresser" car la période sous revue est ancienne, note Lindsay Piegza.
Mardi sont attendus les prix des logements selon l'indice S&P/Case-Shiller, ainsi que la confiance des consommateurs calculée par le Conference Board.
L'évaluation du moral des ménages en septembre par l'université du Michigan sera, elle, publiée vendredi, journée où le rythme des publications économiques s'accélèrera avec également les dépenses de construction, l'indice ISM manufacturier et les ventes mensuelles de voitures, mais aussi les dépenses et revenus des ménages.
Les investisseurs vont rapidement tourner leur attention sur les chiffres mensuels de l'emploi, attendus la semaine suivante, selon Dan Greenhaus, de Miller Tabak.
Pour l'emploi, "c'est une période très difficile. Combien de temps cela va durer, la question reste ouverte", observé M. Greenhaus.