Le nouveau taux de rémunération du livret A, ramené de 1,75% à 1,25%, son plus bas niveau depuis la création de ce produit d'épargne en 1818, est entré en vigueur samedi.
C'est sa troisième baisse en un an. Le Livret A a vu sa rémunération passer de 4% en août 2008 à 2,5% en février, puis 1,75% en avril.
Si la formule d'ajustement automatique, instaurée en 2003 pour dépolitiser ce sujet très sensible, s'était appliquée, le taux aurait même dû tomber cette fois à 0,25%.
Mais le gouvernement a décidé à la mi-juillet de limiter une nouvelle fois sa baisse afin de ne pas pénaliser les épargnants.
"Descendre à 0,25% n'aurait pas été raisonnable (...) compte tenu de la nécessité de bien rémunérer l'épargne des Français par le biais du Livret A", a expliqué la ministre de l'Economie Christine Lagarde, à l'appui de cette nouvelle dérogation au mode de calcul théorique, la 4e depuis un an et demi.
Le taux de rémunération du Livret A résulte normalement d'une moyenne entre l'inflation et les taux d'intérêt Eonia et Euribor (taux auxquels les banques se prêtent de l'argent), deux indicateurs fortement orientés à la baisse.
Les baisses successives du taux du livret A ont conduit à un net ralentissement des dépôts, et même à des retraits supérieurs aux dépôts.
Ce mouvement récent de désaffection doit toutefois s'apprécier au regard de la popularité du Livret A qui a atteint des sommets en janvier quand toutes les banques ont pu commercialiser ce produit sur lequel les Caisses d'Epargne et la Banque Postale jouissaient d'un monopole de distribution.
Près de 8 millions de livrets A ont été ouverts depuis le début de l'année, alors qu'environ 46 millions de livrets étaient déjà en circulation fin 2008.
Le taux du Livret A est susceptible d'être révisé les 1er février, mai, août et novembre.