Le patron de Volkswagen (DE:VOWG_p) Matthias Müller a appelé lundi à "apprendre des erreurs du passé" après le scandale des moteurs diesel truqués dans lequel le groupe allemand aux douze marques est encore enlisé.
Façonner l'avenir ne peut se faire "que si nous apprenons en même temps des erreurs du passé", a déclaré M. Müller lors d'une soirée organisée par le géant européen à la veille des journées presse du salon de l'automobile de Genève.
"2016 est l'année au cours de laquelle nous comptons résoudre le problème de nos moteurs diesel pour nos clients et réorienter le groupe pour le futur", a-t-il ajouté selon un communiqué.
"Nous nous donnons cette double tâche, avec le respect nécessaire, mais également confiants dans le fait que ce groupe peut et va avec ses marques sortir renforcé de cette phase difficile", a expliqué l'ancien patron de la marque Porsche, arrivé aux commandes du groupe fin septembre pour remplacer le patron démissionnaire Martin Winterkorn.
Matthias Müller fait ainsi acte de contrition la veille du premier grand salon européen du secteur, alors que le mastodonte est toujours aux prises avec le plus grand scandale de sa longue histoire.
- Pénalités -
Démasqué par les autorités américaines, Volkswagen a avoué en septembre dernier avoir truqué le moteur de 11 millions de voitures diesel dans le monde pour les faire passer pour moins polluantes qu'elles ne sont.
En Europe, la remise aux normes des véhicules concernés a déjà commencé, mais pas aux Etats-Unis, où le groupe, maison mère de 12 marques différentes parmi lesquelles Seat, Audi ou Skoda, est toujours en négociations avec les autorités sur les modalités de correction du trucage. En parallèle, le département américain de la Justice et l'agence de l'Environnement (EPA) ont saisi la justice contre le constructeur allemand, qui pourrait théoriquement se voir imposer des dizaines de milliards de dollars de pénalités.
Le groupe a également annoncé lundi soir une offensive dans le domaine du design et du numérique à travers la création de trois "centres du futur" en Allemagne, en Californie et en Chine, chargés de développer en commun la voiture de demain, ainsi qu'une offensive dans la conduite autonome.
"Je suis absolument convaincu que nous deviendrons d'ici à 2025 un fournisseur de mobilité de premier plan", a indiqué Johann Jungwirth, responsable de la division chargée de la mutation numérique du groupe, cité dans le communiqué.