PARIS (Reuters) - Une cinquantaine de plaintes ont été déposées auprès de l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) concernant la nouvelle campagne de publicité de Saint Laurent, propriété du groupe Kering (PA:PRTP).
Qualifiées de "dégradante" et de "choquante" pour l'image de la femme, plusieurs images ont suscité un tollé et enflammé les réseaux sociaux.
Deux affiches sont visées en particulier, l'une montrant une femme pliée en avant, perchée sur des talons à roulettes et la tête posée sur un tabouret, l'autre une femme en bas résille, jambes écartées face à l'objectif du photographe.
"L'ARPP a demandé à la marque et à l'afficheur de modifier au plus vite ces visuels", a déclaré à Reuters Stéphane Martin, directeur général de l'Autorité, estimant que "la profession s'est fixée des règles de dignité et de respect de l'image de la personne qui ne sont pas ici respectées".
"Nous estimons qu'ici, sans être juge du bon droit, il y a un manquement grave", a-t-il ajouté.
Personne n'était joignable chez Saint Laurent.
Par ailleurs, le jury de déontologie publicitaire - instance associée à l'ARPP et indépendante de la profession - statuera sur ce sujet vendredi, a précisé Stéphane Martin.
"La mode est très signifiante, notamment chez les adolescentes. (...) Sur ces images, la femme est offerte et elle est aussi très maigre", a-t-il ajouté, évoquant les enjeux de responsabilité sociale des entreprise sur la maigreur.
Ces plaintes interviennent à quelques jours de la journée la femme, le 8 mars.
(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)