NEW YORK (Reuters) - L'épidémie de sida pourrait se prolonger indéfiniment si des mesures ne sont pas mises en œuvre au cours des cinq prochaines années, avertit le secrétaire général de l'Onu dans un rapport publié samedi.
Les progrès accomplis dans la lutte contre la maladie ont permis de réduire de 42% le nombre de décès depuis le pic atteint en 2004 et d'accroître considérablement l'espérance de vie des malades, mais ils pourraient être remis en cause faute d'investissements, souligne Ban Ki-moon.
"Au-delà des résultats obtenus, la lutte contre le sida nous a apporté la motivation et les moyens concrets nécessaires pour mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030. Mais si nous acceptons le statu quo et en restons là, l’épidémie reprendra de plus belle dans plusieurs pays à revenu faible ou intermédiaire. Les investissements considérables que nous avons engagés et le plus grand mouvement que l’humanité ait connu pour défendre le droit à la santé auront été vains", dit-il.
Selon les auteurs du rapport, 26,2 milliards de dollars (23 milliards d'euros) doivent être investis dans les quatre ans qui viennent pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030, conformément aux Objectifs de développement durable, que les Etats membres de l'Onu ont adoptés en septembre.
Malgré l'apparition de nouveaux outils et nouvelles approches, les programmes de prévention se sont affaiblis au cours des dernières années en raison d'une baisse des ressources financières et d'un manque de "leadership", regrettent-ils.
Le nombre d'infections n'a baissé que de 8% entre 2010 et 2014 et continue à augmenter en l'Europe de l'Est, en Asie centrale, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord ou dans la région Asie-Pacifique. Environ 22 millions de personnes n'ont par ailleurs toujours pas accès aux traitements.
(Ellen Wlfhorst, Jean-Philippe Lefief pour le service français)