Une Britannique libérale devrait présider la commission du nouveau Parlement européen des Affaires économiques, au moment où l'UE cherche à davantage réguler les marchés financiers et la City de Londres en particulier, au grand dam parfois du gouvernement de Gordon Brown.
Il s'agit de Sharon Bowles, membre du parti libéral démocrate britannique, qui a été réélue pour un deuxième mandat au Parlement européen lors des dernières élections de juin, ont indiqué vendredi les principales formations politiques européennes.
Avant la séance inaugurale du nouveau Parlement à Strasbourg du 14 au 16 juillet qui confirmera le tout, les tractations sont allées bon train cette semaine pour boucler la composition finale des vingt commissions parlementaires spécialisées de l'institution.
C'est au sein de ces commissions que les eurodéputés exercent le plus d'influence pour modifier les projets de lois européens, initiés par la Commission européenne et également examinés par les gouvernements de l'UE.
Les postes stratégiques de président et vice-président de ces commissions sont déterminés par une méthode complexe, basée sur les succès des différentes familles politiques aux dernières élections européennes et sur le poids de chaque pays. Le tout couronné par d'intenses tractations en coulisses.
Sharon Bowles dirigera la commission qui examinera dans les mois et années à venir des propositions de Bruxelles visant à renforcer la supervision des marchés financiers, à la lumière de la crise mondiale, ou encore à encadrer les rémunérations des dirigeants. Et à mieux surveiller l'activité des fonds spéculatifs (hedge funds).
Cette toute dernière proposition provoque l'ire des milieux financiers britanniques et du gouvernement du Premier ministre britannique Gordon Brown, qui entendent la faire modifier.
Un autre Britannique est appelé à prendre la présidence de la commission clef du marché intérieur, le "tory" eurosceptique Malcolm Harbour.
Le groupe conservateur du Parlement, vainqueur des élections mais dont ne font pas partie les Britanniques plus eurosceptiques, a choisi la commission des Affaires étrangères. Elle a peu de pouvoir mais est prestigieuse.
C'est l'Italien Mario Mauro, qui devrait la présider. Il s'agit pour lui d'un lot de consolation après avoir renoncé à la présidence du Parlement européen, déjà assurée pour l'ex-Premier ministre polonais Jerzy Buzek, qui deviendra mardi le premier élu d'un pays de l'Est à obtenir ce poste.
Les socialistes, deuxième formation du nouveau Parlement, visent la commission Emploi, thématique lourde en temps de crise. Reste que les projets législatifs dans le domaine social, souvent bloqués par les Etats membres, ont du mal à faire leur chemin au Parlement.
La socialiste française Pervenche Beres en prendra la tête. Elle a perdu son ancienne présidence des Affaires économiques.
Chez les Verts, l'ancienne magistrate franco-norvégienne Eva Joly prendra la tête de la commission Développement.
Le Français José Bové vise désormais seulement la vice-présidence de la commission agriculture, le présidence devant revenir à un socialiste italien.
Une commission temporaire sur la crise financière va également être créée, dirigée par le libéral allemand Wolf Klinz. Les Allemands s'adjugeront aussi l'industrie et les affaires juridiques (parti conservateur), ainsi que l'environnement (parti socialiste).