par Lewis Krauskopf
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a terminé en légère baisse mardi, avec toutefois une petite hausse pour le Nasdaq, mais les trois grands indices affichent des gains sur le mois de mai.
L'indice Dow Jones a perdu 86,09 points, soit 0,48%, à 17.787,13. Le S&P-500, plus large, a cédé 2,11 points, soit 0,10%, à 2.096,95. Le Nasdaq Composite en revanche a avancé de 14,55 points (+0,29%) à 4.948,06 points.
Mais après un début d'année difficile lié à l'inquiétude concernant la croissance et à la volatilité des cours du pétrole, le Dow Jones affiche son quatrième mois de hausse d'affilée, avec un modeste gain de 0,07%, et le S&P son troisième, avec une progression de 1,5%. Quant au Nasdaq, il a progressé de 3,6% en mai, après avoir cédé 1,94% en avril.
Les indicateurs économiques américains publiés mardi ont peu contribué à éclairer les investisseurs sur l'évolution à venir de la politique monétaire de la Réserve fédérale.
Après les déclarations de sa présidente Janet Yellen la semaine dernière sur la possibilité d'une hausse de taux dans "les mois à venir", l'annonce avant l'ouverture d'une consommation meilleure que prévu aux Etats-Unis en avril tend à conforter le scénario d'un nouveau resserrement de la politique monétaire de la Fed, peut-être dès sa réunion de juin.
Les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 1,0% en avril, leur plus forte progression sur un mois depuis plus de six ans, alors que les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse de 0,7%.
En revanche, la confiance des consommateurs a subi en mai une baisse inattendue, retombant à son niveau de novembre, ce qui pourrait jouer en sens inverse pour la Fed.
Les investisseurs attendent maintenant les chiffres clé du marché américain de l'emploi qui seront publiés vendredi. La prochain réunion de la Fed aura lieu les 14 et 15 juin.
AMAZON A SOUTENU LE NASDAQ
"Je pense que nous sommes dans une semaine classique d'attentisme avant l'indicateur (de l'emploi)," dit Philip Blancato (Ladenburg Thalmann). "Si les chiffres s'avèrent aussi bons que ce que j'attends, cela pourrait nettement renforcer les anticipations de relèvement des taux de la Fed en juin."
Six des 10 grands indices sectoriels ont fini dans le rouge, notamment le secteur de l'énergie qui a cédé 0,57% tandis que le secteur défensif des services aux collectivités a été en tête des hausses, avec un gain de 0,56%.
Le Nasdaq Composite a été soutenu notamment par Amazon (NASDAQ:AMZN) qui a pris 1,48% et atteint un niveau record en séance.
Disney, composant du Dow Jones, a cédé 1,07% alors que la dernière production du studio de cinéma, "Alice de l'autre côté du miroir", a reçu des critiques plutôt négatives.
Le laboratoire Celator Pharma, également coté sur le Nasdaq, a bondi de 71,59% après l'annonce de son rachat par Jazz Pharma (-0,35%) pour environ 1,5 milliard de dollars (1,34 milliard d'euros).
La compagnie d'électricité Westar Energy s'est adjugée 6,44% après avoir accepté une offre de rachat de Great Plains (+5,87%) pour 8,6 milliards de dollars.
Environ 8,2 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance, nettement plus que la moyenne de sept milliards des 20 dernières séances, selon les données de Thomson Reuters.
Sur le marché des changes, le dollar a atteint un pic de huit jours face à la livre et s'est légèrement apprécié contre l'euro après deux sondages plaçant le camp du "Brexit" en tête en vue du référendum du 23 juin.
La devise américaine affiche sa plus forte hausse mensuelle en six mois face à un panier de devises, de près de 3%, dopée par les récentes déclarations en faveur d'un relèvement imminent des taux de la Fed. Face au yen, le billet vert est en hausse de plus de 4% depuis le début du mois, sa plus forte progression mensuelle en un an et demi.
Les cours du pétrole sont remontés mardi dans l'attente d'une augmentation de la demande de carburant en ce début des grands déplacements automobiles liés à la saison estivale aux Etats-Unis. Ils affichent leur quatrième mois de hausse d'affilée, avec des gains de l'ordre de 3,2% pour le Brent et de 6,6% pour le brut léger américain.
(Lewis Krauskopf et Yashaswini Swamynathan, Juliette Rouillon pour le service français)