PARIS (Reuters) - La chef de file des écologistes français a réclamé mercredi au gouvernement la suppression transitoire des avantages fiscaux en faveur du diesel à la suite du scandale Volkswagen (XETRA:VOWG), qui a usé de tests anti-pollution truqués aux Etats-Unis.
En France, où le parc automobile est l'un des plus diésélisés au monde, le gazole bénéficie d'un taux réduit de taxe intérieure sur la consommation.
"La question que je pose aujourd'hui, ce n'est pas seulement celle du Volkswagengate, c'est la question du Dieselgate. Combien de constructeurs automobiles ont menti sur la question des normes de pollution, sur la question de la consommation, voire sur la sécurité ?", a demandé Emmanuelle Cosse sur Europe 1.
"Il y a un lobby automobile extrêmement fort qui fait tout pour faire taire toutes les personnes qui veulent de la transparence", a-t-elle affirmé.
Le gouvernement, a-t-elle rappelé, siège au conseil d'administration des groupes automobiles Renault (PARIS:RENA) et PSA (PARIS:PEUP) Peugeot
Citroën.
"Je voudrais (...) que le gouvernement français, dans ces conseils d'administration, impose à ces constructeurs, dans une période d'années très courte, qu'ils changent leur production", a dit la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-les Verts (EELV), qui milite de longue date pour l'arrêt de la sous-taxation du diesel.
Les particules fines issues de la combustion du diesel ont été classées cancérogènes par l'Organisation mondiale de la santé et seraient à l'origine de quelque 42.000 décès par an en France.
"Aujourd'hui, notre budget national consacre sept milliards d'euros pour favoriser les véhicules diesel par rapport aux véhicules essence. (...) Supprimons cette niche diesel sur cinq ans, aidons les consommateurs à changer de véhicules", a plaidé Emmanuelle Cosse. "Nous sommes un des rares pays à continuer dans cette production de diesel, alors que c'est dangereux pour la santé. On a menti à des tas de consommateurs et on ment sur les questions de santé", a-t-elle ajouté.
La ministre française de l'Ecologie a annoncé mardi l'ouverture d'une "enquête approfondie" sur le scandale Volkswagen et précisé avoir demandé aux constructeurs nationaux de "s'assurer que de tels agissements n'ont pas eu cours en France".
Ségolène Royal s'est opposée en juillet à l'alignement de la taxation du diesel sur celle de l'essence d'ici à 2020. Elle s'est prononcée, sans plus de précisions, pour un dispositif qui "neutralise les avantages du diesel sans augmenter la fiscalité".
(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)