L'assureur allemand Allianz fait face à une fronde de ses courtiers en France, son deuxième plus gros marché, qui se plaignent d'un manque de cohérence de la stratégie du groupe, a déclaré un de leurs représentants au quotidien allemand Handelsblatt de vendredi.
"Nous avons l'impression que le groupe est dirigé par des experts en finance trimestre après trimestre, mais nous ne voyons pas de perspective à long terme et de stratégie claire", a déploré dans les colonnes du quotidien économique Jean-Jacques Gadrat, président de la fédération Mag3, qui représente environ 60% des 2.200 courtiers en assurance d'Allianz France.
La maison-mère allemande n'intervient "pas assez" alors que "depuis des années nous perdons des clients en France", selon M. Gadrat, qui ajoute: "cela, nous ne le comprenons pas".
En France, où Allianz a racheté il y a dix ans le groupe AGF, des hausses de prix, notamment dans l'assurance automobile, ont fait fuir les clients ces derniers mois.
Le groupe est en outre en passe de faire disparaître la marque AGF au profit d'Allianz, et mène à cet effet une grande campagne de publicité. Mais "il manque une offensive commerciale" pour accompagner celle-ci, déplore M. Gadrat.
Interrogé par le Handelsblatt, le directeur commercial d'Allianz France, Jacques Caba, rejette les critiques des courtiers. "Il ne doit pas y avoir beaucoup d'autre assureur en France qui en fasse autant pour ses courtiers qu'Allianz", selon lui.
Les représentants des agents d'Allianz en Allemagne, en France, en Italie et en Autriche sont réunis cette semaine à Munich (sud), siège du groupe, et les Français espèrent s'y assurer le soutien des autres fédérations, selon le Handelsblatt.